La France demande à la Russie de faire pression sur le régime syrien de Bachar al-Assad pour trouver une issue à la crise après l'échec de la conférence Genève-II.
"Nous demandons aux Russes en particulier, qui sont un grand pays, d'user de toute leur influence pour faire en sorte que ce pays qui est martyrisé par son dirigeant et sa famille, puisse évoluer", a déclaré mardi le chef de la diplomatie française Laurent Fabius.
Après l'échec la semaine dernière à Genève des négociations entre des représentants du régime et de l'opposition sous l'égide de l'ONU, M. Fabius a réitéré que "les envoyés du régime de Bachar al-Assad ont saboté l'affaire".
"La Russie avait accepté l'idée que Genève avait pour objet le gouvernement de transition. En fait, rien n'a été fait".
Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a aussi accusé lundi la Russie de "favoriser la surenchère" du président syrien après l'échec des pourparlers. Des accusations que le ministre russe des Affaires étrangères a rejetées: "Tout ce que nous avons promis (pour un règlement de la crise syrienne), nous l'avons fait", a déclaré Sergueï Lavrov.
Laurent Fabius a, lui, dénoncé les fournitures d'armes au régime syrien par Moscou et la participation aux combats, aux côtés du régime, du mouvement chiite libanais Hezbollah, allié de Téhéran.
"Nous disons à ceux qui ont une influence, je pense aux Russes et aux Iraniens, de faire ce qu'ils doivent faire. Bachar al-Assad ne pourrait pas faire ce qu'il fait s'il n'avait pas le soutien des Iraniens et des Russes, c'est clair et c'est net", a ajouté le ministre français.
"On ne va pas faire une guerre mondiale en Syrie mais, en revanche, qu'il faille appuyer l'opinion modérée, responsable, oui", a dit M. Fabius, selon lequel la France allait continuer à aider cette opposition. Laurent Fabius a qualifié d'"événements gravissimes" le retard dans la destruction des armes chimiques syriennes dans laquelle le gouvernement syrien est engagé, ainsi que l'arrestation de civils, lors d'évacuations à Homs.
"Nous avons obtenu que Homs soit libérée. Bachar a laissé sortir les gens de Homs et à peine sortis, il a fait arrêter et torturer les hommes qui avaient été libérés. C'est un régime abominable", a dénoncé M. Fabius.
Depuis la semaine dernière, au moins 1.370 civils sont sortis de l'enclave rebelle assiégée depuis près de deux ans, en vertu d'un accord entre le régime syrien et les rebelles, négocié par l'ONU. Parmi eux, des dizaines d'hommes ont été immédiatement interpellés par les forces du régime, suscitant l'inquiétude de la communauté internationale.