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Les kamikazes, à pied, se sont approchés de véhicules de l'armée dans un quartier militaire de cette cité de quelque 8 millions d'habitants, la deuxième ville du pays, et ont fait exploser leurs bombes, à proximité d'un marché très fréquenté, où les passants se pressaient dans les mosquées pour la grande prière du vendredi.
«Nous avons récupéré les têtes des deux kamikazes, il y a eu un intervalle de 15 secondes entre les deux explosions, leur cible était un convoi de véhicules militaires», a déclaré l'officier de police Chaudhry Mohammad Shafiq sur les chaînes de télévision pakistanaises.
«Au moins 20 personnes ont été tuées», a-t-il ajouté. Le bilan devrait s'alourdir car de nombreuses personnes ont été blessées, dont des militaires très grièvement touchés, selon lui.
«La première explosion était très faible et a été suivie de tirs à l'arme automatique et, immédiatement après, il y a eu une seconde déflagration, puissante, contre les véhicules militaires», a témoigné pour l'AFP Mohammad Bilal, qui venait de s'attabler dans un restaurant du marché.
Lundi, un kamikaze au volant d'une voiture piégée avait pulvérisé un immeuble de la police à Lahore, tuant 15 personnes, des policiers et des passants.
Ce bâtiment, en plein cœur d'un quartier résidentiel de Lahore, abritait une unité spéciale de la police antiterroriste qui y interrogeait des suspects. Elle avait été immédiatement revendiquée par le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), le principal mouvement d'insurgés islamistes, qui a fait allégeance à Al-Qaïda dès sa création en décembre 2007. Le TTP est le principal responsable d'une vague de plus de 360 attentats et attaques suicide qui ont fait plus de 3.100 morts en plus de deux ans et demi dans tout le pays. L'attaque de lundi avait été menée «en représailles aux tirs de drones (américains) et aux opérations militaires (pakistanaises) dans les zones tribales» du nord-ouest, avait annoncé à l'AFP le porte-parole du TTP, Azam Tariq.
Les militaires ont récemment lancé plusieurs offensives dans les zones tribales du nord-ouest du Pakistan, frontalières avec l'Afghanistan, territoires montagneux assez largement sous le contrôle des talibans, et considérées comme le nouveau sanctuaire d'Al-Qaïda et une base arrière des talibans afghans. Les drones de la CIA et de l'armée américaine y tirent très fréquemment des missiles visant des cadres du mouvement de Ben Laden et des talibans, mais qui tuent aussi des civils.
Le TTP a fait allégeance à Al-Qaïda et décrété, à l'été 2007, à l'unisson d'Oussama ben Laden, le jihad contre Islamabad, dont il dénonce le soutien aux Etats-Unis dans leur «guerre contre le terrorisme». Les objectifs les plus fréquents sont l'armée et la police, ainsi que les bâtiments officiels, mais les kamikazes visent de plus en plus souvent des civils.
A Lahore, plus de 160 personnes ont péri dans huit attaques suicide en un an. Le 7 décembre, un double attentat au cœur d'un marché bondé avait tué 49 personnes.