
Les trois responsables, qui n'assisteront pas à l'audience de dimanche, selon l'agence publique Mena, sont accusés d'avoir incité à des violences meurtrières lors des troubles qui ont précédé l'éviction par l'armée du président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, le 3 juillet.
Ces accusations concernent particulièrement une manifestation contre la confrérie, qui s'est tenue le 30 juillet devant son siège au Caire, et au cours de laquelle neuf personnes ont été tuées et 91 blessées.
L'arrestation de Mohamed Badie, il y a une semaine, a conclu une semaine pendant laquelle les forces de sécurité ont lancé une offensive contre les Frères musulmans. Selon le bilan du gouvernement, au moins 900 personnes, dont une centaine de militaires et de policiers, ont péri dans les violences.
L'Alliance anti-coup d'Etat, qui regroupe des mouvements hostiles à l'éviction de Mohamed Morsi, a elle fait état de 1.400 tués parmi les partisans du chef d'Etat destitué et des Frères musulmans.
La confrérie a appelé vendredi à une nouvelle journée de manifestations, mais les rassemblements sont restés peu importants et les forces de l'ordre n'avaient elles-mêmes prévu qu'un dispositif de sécurité limité.
Les Frères musulmans, une organisation fondée en 1928 qui a survécu à des décennies de clandestinité, étaient jadis capables de mobiliser d'immenses foules, mais leur popularité s'est considérablement érodée lors de l'année de présidence de Mohamed Morsi.
Le Premier ministre, Hazem El Beblaoui, a publiquement envisagé la semaine dernière la dissolution de la confrérie. Les Etats-Unis ont désapprouvé ce qu'ils ont qualifié de "mauvaise idée".
Le procès de Mohamed Badie et de ses deux adjoints s'ouvre trois jours après la libération de prison de l'ancien président Hosni Moubarak, chassé du pouvoir par la révolution de janvier-février 2011, et qui a été blanchi d'accusations de corruption.
Le gouvernement de transition, constitué sous l'égide du général Abdel Fattah Al Sissi, chef d'état-major de l'armée, a cependant usé de ses pouvoirs pour assigner à résidence Hosni Moubarak, qui se trouve actuellement dans un hôpital militaire près du Caire.
Cette décision des autorités vise manifestement à éviter de mettre en colère une partie de l'opinion publique, alors que l'ancien président est toujours jugé en appel pour ne pas avoir empêché la mort de centaines de manifestants en 2011 lors de la crise qui a conduit à son renversement.