Ouarzazate : Les potentialités économiques de Drâa-Tafilalet au cœur du débat

Après le projet de régionalisation et les réformes constitutionnelles, les tissus associatifs du Sud-Est (Tinghir, Ouarzazate, Errachidia et Zagora) s’apprêtent ce week-end à Ouarzazate, à débattre des potentialités économiques de leur région. Par la même occasion, les structures associatives actives dans la région comptent hisser le niveau de leur coordination, afin de s’ériger en un acteur efficient et de se mettre au diapason des nouveaux défis en matière de démocratie et développement. La dynamique associative entend ainsi aboutir à une situation où règne la démocratie participative, permettant l’éclosion de nouvelles énergies à même de s’impliquer dans la gestion de la chose locale. Une manière aussi de contribuer au processus, certes très lent actuellement, de production des élites.  Lors de cette rencontre, les représentants des quatre tissus associatifs débattront des mesures à prendre pour optimiser les potentialités économiques dont jouit la région proposée «Drâa-Tafilalet », mais aussi pour la rendre viable. Les observateurs nationaux et régionaux invoquent, en effet, la crainte de créer une région pauvre sans ressources ni potentiel. Seulement, les tissus associatifs estiment que l’adoption de la région proposée émane de leur conviction que c’est la première fois que de nombreux critères ont été pris en compte dans le découpage : historique, culturel, spatial, territorial, économique, ethnique…
Les deux journées d’étude qui verront la participation des professionnels des  secteurs touristique, agricole, cinématographique, artisanal, minier… doivent aussi surmonter les obstacles à tout développement économique, et partant déboucher sur un plaidoyer sur les nécessités préalables. Si les provinces de Drâa-Tafilalet comptent déjà un important potentiel en matière d’infrastructures, il n’en reste pas moins que des déficits sont à prendre en considération et dans des délais assez brefs, un travail qui devrait aller en parallèle avec l’adoption de ce nouveau découpage. La région Drâa-Tafilalet n’est aucunement pauvre et pourrait réaliser un niveau de développement plausible, aux conditions préalables précitées.
Les aéroports, les barrages, les réseaux routiers, les réseaux d’approvisionnement en eau potable et électricité, l’existence d’oasis encore fertiles et enfin un fort potentiel humain, sont autant d’atouts à mettre en faveur d’un nouvel élan prometteur. Pour ce faire, la société civile réclame des politiques publiques volontaristes et fédérées, ainsi qu’une synergie au niveau des visions globales, à travers la concertation entre différents acteurs.
Les ateliers qui seront organisés lors de ce rendez-vous porteront sur l’activité touristique, jusqu’ici sans stratégie notable, l’industrie cinématographique en manque d’un certain redressement institutionnel, le secteur minier dont les populations locales ne bénéficient pas de  revenus au niveau sur le plan du soutien aux initiatives régionales et l’activité agricole, avec en tête les projets AGR et des produits du terroir, qui nécessitent tout un programme de  mise à niveau. Les tissus associatifs qui soutiennent la viabilité d’une région telle Drâa-Tafilalet, conditionnent l’aboutissement des objectifs par l’application de la démocratie participative, la synergie des politiques et interventions, l’encouragement des initiatives associatives et la fin de l’économie de rente et des privilèges.