Trois organisations sont dans le collimateur des autorités allemandes, a expliqué un porte-parole du ministère, sans plus de précision sur ces structures. Le ministre allemand de l'Intérieur, Hans-Peter Friedrich, a par ailleurs prononcé jeudi matin l'interdiction d'une association baptisée "Millatu Ibrahim".
Environ 70 bâtiments, appartements privés, mosquées, écoles et locaux associatifs, ont été perquisitionnés, les opérations les plus importantes se déroulant dans les Länder (Etats régionaux) de Rhénanie du Nord-Westphalie et de Hesse, selon la même source. Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur du Land de Rhénanie du Nord-Westphalie, Ralf Jäger, s'est félicité de cette opération de police qui est un "pas décisif des services de sécurité dans la lutte contre les extrémistes dangereux". "L'opération d'aujourd'hui montre que nous augmentons résolument la pression contre les salafistes et allons au-devant de cette agitation hostile à la démocratie", a-t-il ajouté. Début mai, la police allemande avait annoncé avoir ouvert une enquête après des violences de musulmans salafistes contre des policiers, en marge d'une manifestation d'extrême droite à Solingen (ouest). Le débat sur l'influence du salafisme, courant de l'islam sunnite fondé sur une interprétation stricte et littérale du Coran, avait également été relancé par l'initiative d'un groupe de cette mouvance visant à distribuer gratuitement des Corans. A la mi-avril, la conférence sur l'islam allemand, qui réunit pouvoirs publics et représentants d'organisations musulmanes, avait jugé l'extrémisme salafiste "inacceptable" pour la société allemande.
Les renseignements allemands estiment à 2.500 le nombre de salafistes vivant dans le pays.