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Hier, des études prétendaient que le nouveau variant Omicron était moins virulent aussi bien chez les adultes que chez les enfants. Aujourd’hui, au Maroc, les écoles privées ont pourtant instauré, sous l’impulsion des autorités sanitaires, des mesures plus strictes pour éviter la propagation du virus dans les classes de cours. Autre contraste saisissant, lundi, les scientifiques pensaient que le variant Omicron signerait la fin du Covid-19 dans le monde. Deux jours plus tard, l’Organisation mondiale de la santé s’inquiétait du risque d’apparition d’un nouveau variant plus dangereux à l’avenir.
A l’évidence, il est de plus en plus ardu de savoir sur quel pied danser. Le fil qui délimite les hypothèses et les antithèses est de plus en plus ténu. Confirmant que les dires des uns et des autres ne sont finalement que des suppositions court-termistes et biaisées. Conjectures d’une réalité semblant échapper aux spécialistes les plus érudits. Cela dit, dans le doute, il est tout de même préférable d’épouser le principe de précaution.
En plus des sites lycée-collège Massignon de Casablanca et le collège Saint-Exupéry de Rabat qui ont fermé leurs portes, plusieurs directeurs d’écoles privées ont renforcé les mesures sanitaires au sein de leurs établissements. En conséquence, les enfants absents pour cause de maladie devront présenter, avant leur retour en classe, un certificat justifiant la nature de la maladie et l’autorisation du médecin traitant pour reprendre le chemin de l’école. Une mesure nécessaire. A tel point que l’on se demande pourquoi intervient-elle aussi tardivement. Idem pour celle qui impose aux enfants un test PCR négatif ou un test antigénique négatif à leur retour. On peut appliquer la même réserve à l’obligation pour tout parent atteint du Covid, de garder son enfant à la maison, qui est désormais tenu de présenter un test PCR ou antigénique négatif avant de retrouver les bancs de l’école.
L'intérêt de ces principes de précaution n’est plus à prouver. Mais il ne faudrait pas pour autant verser dans la sinistrose. En effet, des chercheurs de l’Université Case Western Reserve à Cleveland ont analysé les données de 577.938 personnes infectées pour la première fois entre septembre et décembre 2021, les divisant en deux périodes : celles infectées lorsque Delta était majoritaire aux Etats-Unis, entre le premier septembre et le 15 décembre, et celles infectées lorsque Omicron a pris le dessus, entre le 15 et le 24 décembre.
Résultat, les enfants ne semblent pas plus à risque d’être infectés par Omicron que par Delta. S’agissant de la crainte de développer une forme grave du Covid-19 après une infection par Omicron, elle semble bien moins probable qu’avec Delta, comme pour les adultes. Des tendances similaires ont été observées chez les enfants de 5 à 12 ans. D’après les auteurs de l'étude, il est peu probable que ces différences soient dues à une meilleure immunité lors de la période Omicron, car il s’agissait de la première infection pour tous les patients de l’étude et que le taux de vaccination était comparable entre les deux cohortes.
En somme, tout porte à croire qu’Omicron est moins dangereux que ce laissent croire les hésitations des scientifiques. Mais rien n’est moins sûr. Pour les autorités sanitaires danoises, la fin du nouveau variant est proche. "Je pense qu’on en a pour deux mois, et puis j’espère que l’infection commencera à se calmer et que nous retrouverons une vie normale”, a prédit Tyra Grove Krause, l’épidémiologiste en chef du Danemark, en présentant les résultats d’une étude confirmant la moindre dangerosité d'Omicron.
Mieux encore, moins létal mais plus contagieux, Omicron, conjugué à une couverture vaccinale, pourrait nous permettre d’acquérir une immunité naturelle contre le virus. “A terme, il y a de l’espoir et le Sars-CoV-2 rejoindra les autres coronavirus saisonniers humains qui nous donnent des rhumes et des angines chaque hiver”, a expliqué au Journal du Dimanche l’épidémiologiste Arnaud Fontanet.
Sauf que deux jours plus tard, patatras ! L’Organisation mondiale de la santé soutient l’hypothèse que la multiplication des cas d’Omicron aux quatre coins de la planète “pourrait avoir pour effet d’accroître le risque d’apparition d’un nouveau variant plus dangereux du coronavirus”. Et pour cause “la montée en flèche des taux d’infection pourrait avoir l’effet inverse”, a averti Catherine Smallwood, responsable des situations d’urgence à l’OMS. Et de préciser : “Plus Omicron se répand, plus il se transmet et plus il se réplique, plus il est susceptible de générer un nouveau variant”. En conclusion de son intervention, Catherine Smallwood a tiré la sonnette d’alarme, évoquant “ une phase très dangereuse où les taux de contamination augmentent de manière très significative en Europe occidentale, alors que l’impact réel de cela n’est pas encore clair”. Alors en quoi et qui croire ? La question a de fortes chances de rester en suspens.
Chady Chaabi