
L'ex chef de l'Etat, déposé par l'armée le 11 avril en réponse à des manifestations massives, est arrivé en matinée devant la Cour, escorté par un imposant convoi militaire, selon la même source. Son procès devait s'ouvrir samedi, mais il avait été reporté sine die.
M. Béchir, 75 ans, détenu dans une prison de Khartoum, a été informé par le parquet qu'il faisait face à des accusations de "possession de devises étrangères, de corruption" et pour avoir "reçu des cadeaux illégalement".
Fin avril, le chef du Conseil militaire de transition, le général Abdel Fattah al-Burhane, avait affirmé que l'équivalent de plus de 113 millions de dollars avaient été saisis en liquide dans la résidence de l'ex-président à Khartoum.
Il avait indiqué que des membres de la police, de l'armée et des agents de sécurité avaient trouvé sept millions d'euros, 350.000 dollars et cinq milliards de livres soudanaises (93 millions d'euros) lors de cette fouille.
En mai, le procureur général a également déclaré que M. Béchir avait été inculpé pour des meurtres commis lors des manifestations antirégime qui ont finalement conduit à son éviction, sans que l'on sache quand il devra répondre de cette accusation.
Les protestations contre le régime de Béchir ont éclaté le 19 décembre après que son gouvernement a triplé le prix du pain, et ont rapidement pris une tournure politique. Elles se sont poursuivies après la chute d'Omar el-Béchir le 11 avril, afin d'obtenir un transfert du pouvoir aux civils, et ont fini par aboutir à un accord signé samedi entre les généraux au pouvoir et la contestation.
Les actes d'accusation les plus graves contre M. Béchir, qui a dirigé le pays d'une main de fer après un coup d'État en 1989, sont ceux de la Cour pénale internationale (CPI) basée à La Haye.