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"Nous sommes passés d'une vision purement droit-de-l'hommiste à une vision qui intègre les aspects et les contraintes de l’économie", a souligné M. Seghrouchni qui intervenait à l’ouverture de la réunion des autorités de protection des données à caractère personnel appartenant aux pays adhérents de l'Organisation de Coopération Islamique (OCI).
Et de relever que la donnée à caractère personnel a un impact et une importance économique en ce sens "qu’on voit émerger une économie de la donnée d’où l’importance de ne pas réduire l’usage de la donnée à caractère personnel en regardant uniquement le seul aspect des droits de l'Homme".
"Lorsqu’on considère le travail des autorités chargées de la protection des données à caractère personnel, on constate qu’elles ont élargi leur champ d’intervention intégrant les différents domaines du digital, passant de la blockchain, la protection de l’enfance, l’IA à d’autres secteurs", a expliqué le président de la CNDP.
M. Seghrouchni, qui a plaidé en faveur d’un traitement "sérieux" et "profond" de ces thématiques, a insisté que "nous ne régulons pas l’aspect technologique en tant que tel, mais nous régulons l’usage de la technologie".
Le défi majeur, selon le même responsable, est d’encourager la circulation de la donnée, le monde du digital qui a remis en cause les frontières, étant désormais basé sur la circulation et l’échange de ces informations.
"La protection des données à caractère personnel revient à une activité qui n’est pas une gestion de stock qu’il faut emmurer et encadrer, mais à encourager la circulation d’un pays à l’autre tout en sécurisant cette circulation", a-t-il poursuivi.
Une autre évolution et non des moindres a été réalisée et consiste en le fait qu’aujourd’hui "l’ensemble des données à caractère personnel d’une population revêt une dimension stratégique et géopolitique", a noté M. Seghrouchni.
"C’est dans ce cadre géopolitique que se pose la question de la régulation", un aspect appréhendé de manière différente d’un pays à l’autre, a fait observer le même responsable, insistant sur la nécessité de savoir quelle attitude prendre en réfléchissant ensemble à ce sujet.
Et d’insister que "le plus important n’est pas la technologie que nous devons aborder, parce qu’elle évolue, mais c'est l’invariant qui est l’être humain et la protection de nos citoyens"
Après avoir souligné que cette problématique est difficilement traitable à l’échelle nationale, M. Seghrouhni a plaidé en faveur de la fédération des forces en tant que réseau pour avoir une meilleure vision qui devrait être mise à jour de manière permanente et continuelle.
De son côté, Ana Brian Nougrères, rapporteuse spéciale de l'ONU sur le droit à la vie privée, a rappelé que le monde devient de plus en plus digitalisé d’où les nombreux défis qui se posent s’agissant de la protection des données et de la vie privée, ajoutant que ces défis concernent notamment la préservation de la dignité et les valeurs morales des personnes.
La vie privée n’est pas un obstacle pour le progrès mais au contraire constitue un levier du développement durable, a fait savoir Mme Brian Nougrère, qui a mis l’accent sur les aspects importants de son rôle notamment la mise en valeur de l’importance de la protection de la vie dans la préservation des droits de l’Homme au 21ème siècle, le partage des recommandations formulées dernièrement en la matière et l’impératif de promouvoir la coopération internationale.
"Nous vivons à une époque où les données à caractère personnel sont devenues des bases fondamentales dans l’économie mondiale", a-t-elle dit, ajoutant que les profondes avancées technologiques ont eu un impact sur la manière dont les données personnelles sont collectées, traitées et partagées à l’échelle mondiale en lien notamment avec la préservation des droits de l'Homme.
La réunion des autorités de protection des données à caractère personnel appartenant aux pays adhérents de l'Organisation de Coopération Islamique rassemble, pendant deux jours, des instances de différents pays islamiques, dont plusieurs du continent africain.
Cette rencontre, qui fait suite à la réunion organisée l’année dernière à Istanbul, en Turquie, traite de plusieurs sujets en lien avec la protection des données à caractère personnel dans l’ère de l’IA et la digitalisation.
La réunion est l’occasion également d’examiner les moyens pour le renforcement de la coopération entre les pays participants pour une meilleure approche en matière de circulation de ces données dans le respect des valeurs et des droits de l’Homme des individus.