Barack Obama a fortement progressé mardi dans ses efforts pour obtenir un feu vert du Congrès à une intervention militaire américaine en Syrie, obtenant notamment le soutien du président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner.
Au Sénat, où le secrétaire d'Etat John Kerry, le secrétaire à la Défense Chuck Hagel et le général Martin Dempsey, président de l'état-major interarmes, ont été auditionnés pendant trois heures et demie, un projet de résolution autorisant l'usage de la force armée en Syrie mais excluant expressément l'envoi de troupes au sol a été rédigé et devait être soumis aux voix hier en commission.
Barack Obama, qui a surpris son monde en annonçant samedi qu'il consulterait le Congrès avant de déclencher des frappes contre des objectifs syriens, a reçu dans la matinée à la Maison Blanche les responsables du Congrès pour les exhorter à prendre une décision rapide.
Le président américain leur a garanti qu'il n'avait nullement l'intention d'entraîner les Etats-Unis dans une nouvelle guerre longue comme celles d'Afghanistan ou d'Irak.
Washington dispose d'un plan plus vaste pour appuyer l'opposition à Bachar Al-Assad, a dit le président américain, même si la Maison Blanche prend soin de souligner que l'objectif des Américains n'est pas un "changement de régime".
Le secrétaire d'Etat, John Kerry, et le secrétaire à la Défense, Chuck Hagel, accompagnés du général Martin Dempsey, qui préside l'état-major interarmes des forces armées, ont ensuite exposé la position de l'Administration américaine devant la commission des Affaires étrangères du Sénat.
John Kerry, qui dit ne pas vouloir envisager la possibilité même d'un vote négatif au Congrès, a insisté lui sur la nécessité de ne pas lier l'intervention armée aux seuls événements du 21 août, quand les forces de Bachar Al-Assad ont, selon Washington et Paris, gazé des civils dans les environs de Damas.
Le chef de la diplomatie américaine a insisté: "Le président Obama ne demande pas à l'Amérique d'entrer en guerre. Il demande l'autorisation d'affaiblir les capacités de Bachar Al-Assad à utiliser des armes chimiques et de le dissuader de les utiliser."
Dans la foulée, les dirigeants de la commission des Affaires étrangères ont mis au point un projet de résolution qui fixe une limite de 60 jours à une éventuelle intervention militaire en Syrie, avec la possibilité d'une prolongation unique et sous conditions de 30 jours. Il interdit également l'envoi de troupes au sol.
Le texte sera soumis mercredi au vote des membres de la commission sénatoriale. S'il est adopté, il sera alors transmis en séance plénière au Sénat, qui reprend ses activités lundi prochain.
L'opinion publique américaine, elle, reste à convaincre: selon un sondage Reuters/Ipsos diffusé mardi, 56% des personnes interrogées jugent que les Etats-Unis ne devraient pas intervenir en Syrie, contre 19% seulement d'un avis contraire.