
Dans les capitales occidentales, on est persuadé qu'il faut agir sur le dossier avant 2012, année d'élections très importantes. Vladimir Poutine est annoncé à la présidence à Moscou, ce qui pourrait se traduire par un durcissement de la position russe vis-à-vis de l'Occident, avec comme monnaie d'échange possible, un rapprochement diplomatique plus étroit encore avec l'Iran. Téhéran serait d'ailleurs en discussion avec Moscou pour construire une deuxième centrale nucléaire. Pour sa part, le président américain Barack Obama a dressé, jeudi, un parallèle entre le "comportement dangereux" de la Corée du Nord et celui de l'Iran, accusé d'avoir tenté d'assassiner l'ambassadeur saoudien à Washington, soulignant que Pyongyang et Téhéran se sont engagés sur un chemin hasardeux à travers leur "volonté de violer le droit international”. "On relève de grandes similitudes entre le comportement de l'Iran et celui de la Corée du Nord, à savoir leur volonté de violer le droit international et à se dérober de leurs obligations internationales”, a déclaré le président Obama lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche avec son homologue sud-coréen, Lee Muyng-bak. En plus de son programme nucléaire controversé, la Corée du nord avait en effet torpillé l'année dernière un navire de guerre de sa voisine du sud, le Cheonan, tuant 46 marins sud-coréens, un acte que Séoul et Washington dénoncent depuis lors comme une "provocation et une violation du droit international”.
Obama a souligné que l'implication de l'Iran dans le complot visant l'ambassadeur saoudien à Washington ne fait aucun doute, estimant qu'il s'agit d'une "sérieuse escalade" qui s'inscrit dans le cadre d'une "série d'actes hasardeux et dangereux" de la part du gouvernement iranien. Le Directeur du FBI (police fédérale), Robert Mueller, a révélé que de nombreuses vies humaines ont été épargnées suite à la découverte de ce complot dont les auteurs planifiaient de recruter des éléments liés aux cartels de drogue mexicains afin de perpétrer un attentat à la bombe contre l'ambassadeur saoudien ainsi que d'autres cibles potentielles dans la capitale fédérale américaine.
Deux Iraniens, dont un membre d'une unité des forces spéciales iraniennes "Quds Force”, ont été inculpés par la justice américaine dans le cadre de cette affaire. La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, avait souligné mercredi que l'implication de l'Iran dans ce complot avorté constitue "une violation flagrante des lois américaines et du droit international (...) et une escalade dangereuse de la part du gouvernement iranien dans son utilisation de la violence politique et son parrainage du terrorisme”. "Ce genre de comportement hasardeux porte atteinte aux principes et aux normes internationales et menace la paix et la sécurité mondiale’’, a estimé Mme Clinton, qui a appelé la communauté internationale à condamner unanimement cet acte.