
Les frappes dans la province syrienne d'Alep ont tué 59 civils dans la ville d'Al-Bab sous contrôle de l'EI, qui sévit en Irak comme en Syrie, et 12 à Al-Chaar, quartier rebelle de la ville d'Alep, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Les raids y ont ciblé un marché populaire à une heure de grande affluence, selon l'OSDH qui parle aussi de "massacre". Le régime a commencé en 2013 à larguer sur Alep ces bombes remplies de puissants explosifs et de ferraille, qui ont déjà fait plusieurs centaines de morts dans cette province septentrionale depuis le début de l'année. Cette pratique est régulièrement dénoncée par les ONG.
Si Alep, la deuxième ville du pays, est divisée depuis 2012 entre une partie Est aux mains des insurgés et un partie Ouest contrôlée par le régime, les forces loyales à Bachar al-Assad ne contrôlent que quelques secteurs dans la province éponyme, le reste étant aux mains des rebelles et de l'EI.
Plus de 220.000 personnes ont péri depuis quatre ans dans ce conflit syrien, qui a débuté par un soulèvement pacifique réclamant des réformes et s'est militarisé face à la répression du régime, jusqu'à devenir une guerre brutale et complexe avec l'apparition de groupes jihadistes comme Al-Qaïda et l'EI.
Le régime syrien a connu de nombreuses défaites ces derniers mois, la dernière étant la perte de la province d'Idleb (nord-ouest) au profit d'une coalition de combattants d'Al-Qaïda et de rebelles islamistes.
Selon l'OSDH, l'EI contrôle actuellement la moitié du territoire syrien, principalement les régions du nord et de l'est, et avance dans le centre.
Le groupe jihadiste a lancé samedi une attaque à la périphérie de la ville de Hassaké (nord-est), capitale de la province éponyme que le groupe jihadiste tente de capturer depuis février, selon l'OSDH. Forces du régime et combattants kurdes se partagent actuellement le contrôle de cette ville mixte arabe et kurde.
A Palmyre, le groupe Etat islamique (EI) a fait exploser samedi la prison de Palmyre, un des symboles de la répression du régime syrien depuis les années 80, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Cette grande prison en plein désert, dont le seul nom terrorisait les Syriens, a "été détruite en grande partie après que l'EI eut planté des bombes à l'intérieur et dans ses environs", selon l'ONG.
Ailleurs dans la province, au moins 20 civils, y compris deux enfants, ont été exécutés par balles vendredi par des forces kurdes qui les accusaient de soutenir le groupe ultra-radical, selon l'OSDH. Les forces kurdes à Hassaké, province frontalière de la Turquie, y combattent l'EI depuis février. Vendredi, dans une autre région de Hassaké, 30 civils ont été tués par l'EI alors qu'ils tentaient de fuir un assaut jihadiste vers la frontière turque, d'après l'ONG.