Les Etats-Unis, et probablement l'Union européenne, devraient annoncer hier un durcissement des sanctions contre la Russie, accusée de souffler sur les braises séparatistes dans l'Est de l'Ukraine, où est toujours retenue une équipe d'observateurs de l'OSCE.
Un nouveau foyer de crise est apparu lundi matin dans la ville de Kostiantynivka, proche de Donetsk, où des insurgés pro-russes lourdement armés se sont emparés du bâtiment de la mairie, a constaté un journaliste de l'AFP.
Une vingtaine d'hommes en uniformes dépourvus d'insignes assuraient la garde devant la mairie et le siège de la police de cette ville de 80.000 habitants. Devant le bâtiment sur lequel a été hissé un drapeau de la "république de Donetsk", des militants s'activaient à construire des barricades.
A une vingtaine de km de là, la situation demeurait tendue à Slaviansk, bastion des rebelles pro-russes dans l'Est, malgré la libération dimanche soir d'un des 12 militaires en mission de contrôle pour le compte de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.
Les barrages autour des bâtiments officiels restaient en place, tenus par des hommes armés et fébriles.
"Les négociations sont en cours avec l'OSCE" pour la libération des onze autres membres de la mission, sept étrangers et quatre Ukrainiens, a déclaré lundi à l'AFP une porte-parole des rebelles, Stella Khorocheva.
"Ils se sentent très bien", a-t-elle dit. Une conférence de presse pourrait être donnée dans l'après-midi, selon elle.
Dimanche, le dirigeant séparatiste et maire autoproclamé de Slaviansk, Viatcheslav Ponomarev, avait qualifié les observateurs retenus de "prisonniers de guerre".
Les rebelles de Slaviansk détiennent également depuis dimanche trois militaires hauts gradés ukrainiens, qu'ils accusent d'espionnage. La télévision russe a diffusé des images des trois hommes en caleçon, les yeux bandés et couverts de ruban adhésif.
Les tensions entre pro-russes et pro-ukrainiens sont également manifestes dans d'autres villes de la partie orientale du pays comme Donetsk et Kharkiv où les médias se livrent à une guerre d'informations - parfois fantaisistes - qui alimente le malaise.
Le siège de la télévision régionale de Donetsk a été saisi dimanche par des militants pro-russes, qui étaient toujours présents lundi matin, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les Occidentaux accusent ouvertement la Russie de s'activer en sous-main pour attiser la flamme séparatiste et créer une situation du type de celle qui a conduit au rattachement de la Crimée à la Russie en mars et espèrent l'en dissuader en l'isolant sur la scène internationale.
Les Etats-Unis, qui devaient être suivis par les Européens, devaient annoncer hier un durcissement des sanctions à l'égard de la Russie, a annoncé le président américain Barack Obama depuis Manille, où il termine une tournée en Asie.