Le gouvernement yéménite a répondu favorablement à une invitation du Conseil de coopération du Golfe (CCG) de participer à des négociations en Arabie Saoudite afin de mettre fin à la crise qui secoue le pays.
Face aux manifestations qui durent depuis deux mois, le président a seulement promis de ne pas briguer sa réélection en 2013 et laissé entendre qu'il pourrait démissionner après des élections organisées dans un délai d'un an. Le CCG a invité gouvernement et opposition à des pourparlers de paix qui doivent se tenir à Ryad, à une date qui n'a pas encore été fixée.
"Nous acceptons l'invitation du CCG et le gouvernement est prêt à discuter de n'importe quelle idée de nos frères du Golfe qui peut résoudre la crise", a déclaré à Reuters le ministre yéménite des Affaires étrangères Aboubakr al-Qirbi.
Mais les dirigeants de l'opposition n'ont pas encore donné leur réponse, attendant d'avoir plus d'informations sur le contenu des négociations.
Des proches d'Ali Mohsen ont indiqué que l'influent général, qui a annoncé son ralliement aux révolutionnaires de Sanaa, avait également accepté l'invitation.
Pour sa part, la chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton a souhaité mardi que le processus de transition au Yémen commence « maintenant » alors que la contestation contre le président Ali Abdallah Saleh ne faiblit pas. « La transition doit commencer maintenant », a affirmé la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères dans un communiqué.
Elle a souhaité une « transition politique ordonnée » qui permette de « résoudre la crise actuelle et d'ouvrir la voie aux réformes ».
Mme Ashton s'est déclarée par ailleurs « gravement préoccupée » par la répression à l'encontre des manifestants et a réitéré son appel pour que cessent « sans délai » les violences.
Dix-sept manifestants hostiles au président Ali Abdallah Saleh ont été tués par balles lundi à Taëz, au sud de Sanaa. « Le gouvernement et les forces de sécurité doivent respecter et protéger tous les droits humains et les libertés fondamentales », a dit Mme Ashton.
Certaines régions du Yémen, notamment dans le Sud, échappent de plus en plus au contrôle du pouvoir central, notamment après la défection de chefs de l'armée ayant rejoint le mouvement réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.