
Plusieurs options sont évoquées. L’une d’elles reviendrait à doter l’Union monétaire, pendant une phase temporaire, de deux dispositifs de soutien financier au lieu d’un seul aujourd’hui, le Fonds de stabilité financière (FESF), selon ces sources.
Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a vivement réagi aux commentaires de S&P, dénonçant une menace «exagérée et aussi injuste» . Le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer a, quant à lui, jugé «complètement à contretemps» cette menace, estimant qu’elle répondait à des critères davantage politiques qu’économiques.
Toutefois, Mme Merkel a relativisé la portée de cette nouvelle, déclarant qu’elle voulait «continuer sur le chemin» des réformes.
M. Schõuble a même voulu y voir la «meilleure incitation possible» à agir au sommet européen. «Je ne peux rien imaginer de plus efficace», a-t-il ajouté. Côté français, le Premier ministre François Fillon a dit à l’Assemblée nationale (Chambre basse du parlement) que l’annonce de l’agence de notation constituait un «avertissement collectif» qui rend incontournable un désendettement. Une révision à la baisse des notes souveraines de la quasi-totalité des pays de la zone euro aurait un «large impact» sur l’économie, selon les analystes de Barclays Capital. D’autres émetteurs de dette, comme les banques et les institutions publiques, pourraient voir leurs notes abaissées dans la foulée, et les investisseurs pourraient éviter encore davantage la zone euro. Un abaissement des notes à long terme de 15 pays de la zone euro, dont les six mieux notés (Allemagne, France, Pays-Bas, Autriche, Finlande et Luxembourg), mettrait aussi en péril la capacité de prêt du FESF, le mécanisme d’urgence de la zone euro, qui maintient l’Irlande et le Portugal à flot, soulignaient mardi matin les économistes.
Dans l’après-midi, S&P a annoncé avoir également placé sous surveillance négative la note du FESF, qui risque de perdre son triple A, et de voir sa note baisser d’un ou deux crans.