Autres articles
-
“Missa” : L'absurde dévoilé
-
Forja, la nouvelle plateforme numérique de la SNRT
-
12ème édition de la Semaine internationale du film de femmes à Amman
-
Signature à Rabat de deux accords de partenariat pour la préservation du patrimoine culturel national à travers la protection de la propriété intellectuelle
-
“Civil War”, Kirsten Dunst dans une Amérique à feu et à sang
Alors que l’immigration est au cœur des politiques occidentales, et que le président américain Donald Trump crie haut et fort vouloir fermer ses frontières aux Sud-Américains, "Nobody's Watching" voit un jeune acteur argentin essayer de faire sa place à New York. Film indépendant pur jus, le récit d’une errance entre soif de réussir, sentiments, distanciation et retour aux racines. Emouvant.
Il se passe quelque chose dans ce film. Une chose rare. La rencontre entre un personnage et le spectateur à partir d’anecdotes anodines, du quotidien d’un jeune homme lambda, pris dans la galère pour trouver sa place et réaliser son rêve de réussite. Rien d’extraordinaire, et pourtant l’on accroche à ce Nico (excellent Guillermo Pfening sur tous les plans), comédien en quête d’emploi, baby-sitter chez sa logeuse, barman à ses heures perdues, qui enchaîne les petits boulots, trouve des contacts, avant d'être rattrapé par un petit succès passé dans une série argentine qui va le faire réfléchir…
Pas vraiment d’intrigue dans "Nobody's Watching", mais une belle histoire. Plutôt un beau portrait d’homme, en quête d’un présent et d’avenir si affinités. Ses pérégrinations pour trouver un rôle sont d’une grande justesse, dans les besoins à subvenir au quotidien, dans des opportunités sans suite, des rencontres, des sorties, des castings difficiles à coordonner. Julia Solomonoff, scénariste et réalisatrice, connaît visiblement son sujet, tant elle transmet les sentiments, l’émotion et le vécu de son acteur en marche.
Si l'homosexualité de Nico occupe une partie du film, elle n’en est pas au cœur. Mais elle y participe dans son attachement à ses racines argentines, là où il a réussi et où il va revenir pour mieux en repartir. Cette réussite ne sera signifiée qu’à la toute fin du film, au générique, et ce n’est pas le "spoiler" que de le dire, tout l’intérêt est ailleurs. Il est dans la sensibilité de la réalisatrice à transmettre celle de son personnage, extrêmement touchant, vibrant.
Julia Solomonoff capte parfaitement la solitude de son personnage, pourtant entouré. Seul, pris en charge, aidé, redevable et généreux… On l’aime d’emblée et la cinéaste inspire plus qu’une identification, mais une empathie profonde. "Nobody's Watching" signifie "personne ne regarde", mais tout le monde le voit.
Terriennes : Votre "héros" semble en quête d'identité - qui est-il ?
«C'est un film sur l'immigration, sur l'identité, sur la place que l'on a, que l'on cherche dans le pays de départ et celui d'arrivée», explique la réalisatrice du film Julia Solomonoff. «C'est une situation "Lost in translation", perdu dans la nouvelle langue du nouveau pays. C'est aussi un film sur le genre, pas seulement masculin-féminin, mais aussi latino/blanc, et sur les rôles sociaux. Tout y est bouleversé. Ce n'est pas un bouleversement grand, tragique, mais subtil où tout est identifiable, ce qui nous conduit à nous demander comment on regarde les autres, comment on les appréhende. Qu'attendons-nous des autres et de nous-mêmes ? C'est un homme qui est dans des rôles de femmes, qui est trop blond pour être un Latino, un déclassé.
Le film parle des brouillages d'identité, mais c'est aussi une réflexion sur le pouvoir. Le pouvoir n'est pas nécessairement masculin ou féminin. C'est le pouvoir qui change les gens», conclut-elle.
Il se passe quelque chose dans ce film. Une chose rare. La rencontre entre un personnage et le spectateur à partir d’anecdotes anodines, du quotidien d’un jeune homme lambda, pris dans la galère pour trouver sa place et réaliser son rêve de réussite. Rien d’extraordinaire, et pourtant l’on accroche à ce Nico (excellent Guillermo Pfening sur tous les plans), comédien en quête d’emploi, baby-sitter chez sa logeuse, barman à ses heures perdues, qui enchaîne les petits boulots, trouve des contacts, avant d'être rattrapé par un petit succès passé dans une série argentine qui va le faire réfléchir…
Pas vraiment d’intrigue dans "Nobody's Watching", mais une belle histoire. Plutôt un beau portrait d’homme, en quête d’un présent et d’avenir si affinités. Ses pérégrinations pour trouver un rôle sont d’une grande justesse, dans les besoins à subvenir au quotidien, dans des opportunités sans suite, des rencontres, des sorties, des castings difficiles à coordonner. Julia Solomonoff, scénariste et réalisatrice, connaît visiblement son sujet, tant elle transmet les sentiments, l’émotion et le vécu de son acteur en marche.
Si l'homosexualité de Nico occupe une partie du film, elle n’en est pas au cœur. Mais elle y participe dans son attachement à ses racines argentines, là où il a réussi et où il va revenir pour mieux en repartir. Cette réussite ne sera signifiée qu’à la toute fin du film, au générique, et ce n’est pas le "spoiler" que de le dire, tout l’intérêt est ailleurs. Il est dans la sensibilité de la réalisatrice à transmettre celle de son personnage, extrêmement touchant, vibrant.
Julia Solomonoff capte parfaitement la solitude de son personnage, pourtant entouré. Seul, pris en charge, aidé, redevable et généreux… On l’aime d’emblée et la cinéaste inspire plus qu’une identification, mais une empathie profonde. "Nobody's Watching" signifie "personne ne regarde", mais tout le monde le voit.
Terriennes : Votre "héros" semble en quête d'identité - qui est-il ?
«C'est un film sur l'immigration, sur l'identité, sur la place que l'on a, que l'on cherche dans le pays de départ et celui d'arrivée», explique la réalisatrice du film Julia Solomonoff. «C'est une situation "Lost in translation", perdu dans la nouvelle langue du nouveau pays. C'est aussi un film sur le genre, pas seulement masculin-féminin, mais aussi latino/blanc, et sur les rôles sociaux. Tout y est bouleversé. Ce n'est pas un bouleversement grand, tragique, mais subtil où tout est identifiable, ce qui nous conduit à nous demander comment on regarde les autres, comment on les appréhende. Qu'attendons-nous des autres et de nous-mêmes ? C'est un homme qui est dans des rôles de femmes, qui est trop blond pour être un Latino, un déclassé.
Le film parle des brouillages d'identité, mais c'est aussi une réflexion sur le pouvoir. Le pouvoir n'est pas nécessairement masculin ou féminin. C'est le pouvoir qui change les gens», conclut-elle.