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"L'Académie est en réalité une société très discrète et on ne doit pas s'attendre à une sensation" cette année, avance Clemens Poellinger, critique littéraire du quotidien Svenska Dagbladet. Après Gao Xingjian en 2000 et Mo Yan en 2012, un écrivain de langue chinoise, Yan Lianke -- lauréat du prix Franz Kafka en 2014 comme avant lui d'autres Nobel (Elfriede Jelinek) ou nobélisables (Philip Roth, Amos Oz, Haruki Murakami, Claudio Magris) -- semble tenir la corde.
Reviennent aussi fréquemment Magris l'Italien, le Kenyan Ngugi wa Thiong'o, la Canadienne Margaret Atwood, le Franco-Libanais d'origine syrienne Adonis: la liste est aussi longue qu'incertaine. La consécration de Bob Dylan, lequel avait mis plusieurs semaines avant de réagir pour ensuite snober la cérémonie de remise des prix, avait fait couler tellement d'encre que les 18 académiciens devraient miser cette année sur un littérateur plus orthodoxe. "Ce qui s'est passé l'an dernier était vraiment particulier. Je crois que cette année nous aurons un romancier ou un essayiste homme, originaire d'Europe. Exactement le contraire de Bob Dylan", pronostique Björn Wiman, directeur des pages culturelles du quotidien de référence Dagens Nyheter.
Le Portugais Antonio Lobo Antunes et l'Albanais Ismail Kadaré ont de sérieuses chances, selon lui: "On se dirait +mais bien sûr, ils méritent le prix, il n'y a rien à y redire+". Les lauriers suédois pourraient tout aussi bien coiffer Margaret Atwood, dont le roman "La servante écarlate" a été adapté avec succès à la télévision, ou Ngugi wa Thiong'o, plébiscité par les sites de paris en ligne... A moins qu'un parfait inconnu sorte du chapeau Nobel. L'Académie établit chaque année en février une liste de toutes les candidatures qui lui ont été soumises par des personnalités habilitées à le faire (anciens lauréats, universitaire, etc), avant de la réduire en mai à cinq noms, sur lesquels ses membres planchent pendant l'été avant de déterminer l'élu. Tant bien que mal, les milieux littéraires suédois décortiquent les dernières tendances pour tenter de dresser le profil type du potentiel vainqueur. Conformément à l'esprit du testament laissé par Alfred Nobel, "il faut que ce soit quelqu'un qui traite de questions universelles, quelqu'un qui nous fasse réfléchir sur nous tous", explique l'éditrice Elisabeth Grate.
Autre élément: le sexe du lauréat. Sur 113 primés depuis le premier d'entre eux, le Français Sully Prudhomme en 1901, seuls 14 sont des femmes. Pour Björn Wiman, cela ne signifie pas pour autant qu'une femme sera primée cette année. L'Académie suédoise se plaît à rappeler qu'elle ne tient compte ni des origines, ni du sexe. "Je parie sur un homme de 70 à 80 ans qui a écrit de copieux romans", prophétise Clemens Poellinger.