-
L’intelligence artificielle et la démocratie participative au cœur du nouveau numéro de la REIEJP
-
Pr Mohamed Knidiri : Le FNAP est l’affirmation de notre identité, de notre culture et de la force de leur profondeur historique
-
1ère édition des Rencontres méditerranéennes de Tanger
-
Sous les étoiles de la Tanger Fashion week : Luke Evans, Chopard, Vivienne Westwood, une nuit étincelante pour la Fondation Lalla Asmaa
"Never Ending Man : Hayao Miyazaki" s’ouvre par la conférence de presse donnée en 2013 par le réalisateur de "Princesse Mononoké" et du "Voyage de Chihiro" pour annoncer sa retraite, expliquent nos confrères de CultureBox qui ont l’occasion de voir le film. Même s’il a déjà fait ce type de déclaration auparavant, il jure ses grands dieux qu’on ne l’y reprendra plus et que cette fois, "c’est la bonne". "Avec l’âge, je ne parviens plus à me concentrer", confie-t-il. Mais comme l’indique le titre du documentaire, Hayao Miyazaki est un homme qui ne s’arrête jamais ("Never Ending Man").
Hayao Miyazaki est un créateur impénitent. Cela serait violence que de lui retirer, ou qu’il se retire lui-même, cette soif irrépressible de générer des univers, des personnages, de raconter des histoires. Aussitôt retiré chez lui, les idées germent et un nouveau projet prend forme : "Boro, la chenille", un court métrage de 10 mn. Kaku Arakawa le filme chez lui, seul dans son intimité, son épouse n’apparaissant jamais, mais à laquelle il rend hommage. Puis on le suit dans sa 2CV (!) au studio Ghibli, où il s’entoure d’une jeune équipe, car il veut passer pour la première fois à l’animation numérique.
Jusqu’ici réalisateur de films d’animation traditionnels, Miyazaki découvre la technique de la 3D. D’abord enthousiaste, il déchante, doute, puis reprend confiance. Il est toutefois atterré quand une équipe de jeunes concepteurs graphiques lui présente leur dernier-né et que l’un d’eux dit rêver de concevoir un ordinateur capable de dessiner, en remplacement de la main humaine. Une conception totalement à l’opposé du maître. Il faut voir son regard flottant à ce moment, comme si un monde s’écroulait devant lui.
Passionnant de voir l’homme au travail, dessinant des layouts (ébauches en animation), s’émerveillant dans l’observation d’une plante qu’il dessine, rire, mais aussi évoquer l’âge, la vieillesse et sa peur de mourir avant de pouvoir finir son film ou de le voir terminé. Il y a de la spontanéité enfantine dans sa joie communicative de créer.
Mais aussi toute la maturité d’un artiste accompli dans la quête de la précision et du détail. Kaku Arakawa a eu la grande chance de capter Miyazaki dans la large palette de son art et de sa personnalité. Et nous, celle de recevoir le résultat de ce travail. Selon l’expression japonaise, Hayao Miyazaki est un dieu vivant.