
Les soldats afghans et étrangers ont été attaqués alors qu’ils patrouillaient dans le district de Imamsaheb, a indiqué le gouverneur du district d’Imamsaheb, dans la province de Kunduz, Mohammad Ayoub.
Le kamikaze, qui conduisait une voiture bourrée d’explosifs, a visé le convoi des forces internationales et afghanes dans le nord de l’Afghanistan, selon ce responsable local. La rébellion menée par les talibans a gagné en intensité depuis quatre ans, élargissant son champ d’action à la quasi-totalité du pays, malgré le renforcement régulier des troupes internationales, notamment américaines.
Au moins neuf personnes ont, par ailleurs, trouvé la mort dans l’explosion, le même jour, d’une mine au passage d’un bus de transport dans la province afghane de Helmand (sud), ont indiqué des sources administratives provinciales. Neuf civils, dont une femme, ont été tués par l’explosion d’une mine qui s’est produite au passage de leur véhicule de transport se dirigeant vers le district de Khanshin à Helmand, a précisé à la presse le porte parole de l’administration locale.
Une mine a également explosé hier matin à Kaboul faisant un blessé, a indiqué un officier de sécurité.
La mine télécommandée a explosé vers 05h30, heure locale, près du stade de Kaboul, a précisé l’officier, ajoutant qu’aucun groupe n’a revendiqué la responsabilité de l’incident jusqu’à présent.
Les rebelles afghans ont intensifié leurs attaques dans le pays, notamment dans la capitale placée sous haute surveillance sécuritaire.
A noter d’autre part que le général David Petraeus, commandant des forces américaines et de l’Otan en Afghanistan, a diffusé mercredi une directive qui pourrait faciliter le recours aux frappes aériennes, tout en exhortant les soldats à faire tout leur possible pour éviter des pertes civiles.
Petraeus, qui a pris ce commandement le mois dernier après le renvoi de Stanley McChrystal, n’a pas réécrit les règles d’emploi de la force aérienne mais sa «directive tactique» les clarifie, ont expliqué des responsables américains.
Il s’agit notamment d’éviter que des militaires, soucieux de ne pas commettre de bavure, renoncent à lancer des raids aériens contre les insurgés taliban alors que la situation peut d’y prêter, comme cela a semblé se produire par le passé.
Des voix se sont élevées au Congrès pour dénoncer des restrictions, réelles ou perçues, qui ont pu mettre les troupes américaines en danger pour protéger des vies civiles. Dans sa note, Petraeus explique qu’il ne permet pas aux officiers de faire une interprétation plus stricte encore des règles. «Les commandants subordonnés ne sont pas autorisés à restreindre encore ce code de conduite sans mon approbation», écrit-il.
L’ancien chef du Commandement central, architecte de la stratégie de contre-insurrection mise en œuvre en Irak et en Afghanistan, appelle en outre à redoubler d’efforts pour épargner les civils.
«Chaque perte civile afghane nuit à notre cause», dit-il, selon une version déclassifiée de la note, diffusée par les forces de l’Otan.
Les pertes civiles causées par les forces étrangères sont un sujet de friction très sensible entre le Président afghan Hamid Karzaï et ses alliés occidentaux.
«Si nous employons la force de façon excessive ou opérons en contradiction avec nos principes de contre-insurrection, les victoires tactiques pourraient s’avérer être des revers stratégiques», souligne encore Petraeus.
Mais la forte augmentation du nombre de soldats américains tués en Afghanistan pose aussi problème à Washington, où de plus en plus de doutes sur la capacité du Président Barack Obama à décider d’une stratégie gagnante se font entendre.
Le mois de juillet a été le plus meurtrier pour l’armée américaine depuis son intervention en Afghanistan, fin 2001, pour renverser le régime des talibans.