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«La démocratie telle qu’on la connaît n’existe plus au Maroc », a martelé Driss Lachguar lors de ce débat auquel ont pris également part Nabil Benabdallah, Secrétaire général du PPS, et Mohammed Ouzzine, Secrétaire général du MP.
Selon le dirigeant ittihadi, la règle démocratique exige que le parti qui arrive en tête à l’issue des élections préside le gouvernement, tandis que celui qui le suit préside l’opposition, mais ce qui s’est passé après les échéances électorales de 2021, c’est «la participation des deux premiers partis dans le gouvernement, vidant ainsi le concept de l’équilibre institutionnel de son contenu et conduisant, par ricochet, à l’hégémonisme gouvernemental et à un contrôle total du processus décisionnel dans notre pays ».
Driss Lachguar appelle à restaurer l'esprit de participation et d'équilibre qui a caractérisé l'expérience démocratique marocaine dans ses étapes précédentesSelon Driss Lachguar, la situation est d’autant plus alarmante que le gouvernement n’écoute même pas les institutions et instances de la bonne gouvernance, et que l’hégémonisme gouvernemental ne se limite plus au niveau central, mais s’est étendu aux conseils régionaux et provinciaux.
Il a rappelé l'expérience de l’USFP dans l'opposition pendant les années de plomb, en affirmant : « Nous avons vécu une période où il y avait un monopole dans le processus décisionnel ».
Mais la situation politique actuelle est diamétralement opposée à celle qui prévalait lors des années de plomb, vu les acquis accumulés depuis le gouvernement de l’Alternance consensuelle présidé par feu Abderrahmane El Youssoufi. « L’USFP est totalement convaincu que la démocratie ne peut être réduite à la seule règle de majorité, mais elle repose fondamentalement sur la participation de l’opposition dans le processus de prise de décisions ».
Driss Lachguar a également réitéré que «la motion de censure est considérée comme un moyen de favoriser un climat de débat serein et de rétablir l'ordre naturel des choses dans un contexte difficile, marqué par la hausse des prix et l’érosion du pouvoir d’achat des Marocains».
En ce sens, il a souligné que la politique est l'art du possible, affirmant que l'opposition a désormais le droit de déposer une motion de censure pour faire face à l’hégémonisme de ce gouvernement et ses politiques.
«Nous, à l'USFP, considérons cette motion comme un outil constitutionnel légitime pour interpeller le gouvernement et exercer une pression afin qu’il corrige ses dysfonctionnements », a-t-il fait savoir.
Et Driss Lachguar de soutenir : « Il n’y a pas de solution si ce n’est l’interpellation et le contrôle par le Parlement de l’action du gouvernement concernant les questions fondamentales qui préoccupent les Marocains et la gestion des affaires publiques ».
Dans cette veine, il a souligné que les réformes introduites par la Constitution de 2011 ne sont plus réalisables dans les circonstances actuelles, appelant à restaurer l'esprit de participation et d'équilibre qui a caractérisé l'expérience démocratique marocaine dans ses étapes précédentes.
S’agissant de la polémique suscitée autour des aides publiques à l’importation de bétail, Driss Lachguar a indiqué que la création d’une commission d’enquête parlementaire demeure un moyen essentiel, malgré la difficulté de sa mise en œuvre face à l’hégémonisme exercé par le gouvernement actuel depuis son installation.
Nabil Benabdallah dénonce une défaillance flagrante du gouvernement dans la gestion des questions démocratiques fondamentales et des affaires économiques et sociales du paysLe Premier secrétaire de l’USFP a rappelé que ce gouvernement traite les affaires publiques et les intérêts des Marocains avec une certaine frivolité, et que la création d'une commission d'enquête parlementaire se heurtera à l'obstacle de recueillir un tiers des signatures requises, rendant l'initiative impossible, mettant en avant que l’USFP a rejoint cette initiative pour éviter tout amalgame à propos de ce sujet.
Cette affaire des aides publiques à l’importation de bétail a suscité une grande cacophonie au sein du gouvernement, révélant des divergences significatives dans les chiffres avancés par ses membres.
«Cette affaire relève de l’absurde. Nous avons été choqués par une déclaration faite par un membre du gouvernement, et il y a une contradiction dans les chiffres du gouvernement et de ses ministres, qui font des déclarations diamétralement opposées sur les chiffres et le nombre des bénéficiaires de l’aide à l’importation de bétail», a assuré le dirigeant ittihadi lors de cette conférence organisée par l’Institut HEM à Casablanca en partenariat avec le Forum marocain des jeunes journalistes présidé par Sami El Moudni.
Par ailleurs, le Premier secrétaire de l’USFP a souligné que l'harmonie entre les partis de l'opposition n'est pas une condition nécessaire, contrairement aux partis majoritaires, qui sont censés maintenir la cohésion. «Au Maroc, il est difficile pour les composantes de l’opposition de s’entendre sur des propositions de loi en raison de divergences idéologiques, et chaque parti exprime ses propres positions », a-t-il fait savoir lors de cette conférence-débat modérée par Sabah Bendaoud (journaliste à la SNRT) et Abdelmoula Boukhraiss (Médi 1 TV).
Pour sa part, le Secrétaire général du PPS, Nabil Benabdallah, a affirmé que le gouvernement et sa majorité numérique sapent actuellement le rôle de l'opposition et refusent de répondre à ses propositions et initiatives, notamment sur de nombreuses questions clés qui préoccupent les Marocains. Il a noté que le PPS a clairement exprimé son rejet de l'approche actuelle du gouvernement, soulignant une défaillance claire et flagrante de l’Exécutif dans la gestion des questions démocratiques fondamentales, la communication politique, ainsi que dans la gestion des affaires économiques et sociales du pays.
Mohamed Ouzzine assure que l'initiative de former une commission d'enquête parlementaire est un moment crucial qui déterminera si le Parlement représente réellement le peuple ou s'il est soumisIl a indiqué que le gouvernement n’a pas réussi à mettre en œuvre le chantier de l'Etat social, et que les chiffres du chômage généralisé chez les jeunes et la crise des prix élevés témoignent de l’échec de sa gestion.
à des intérêts particuliers
Nabil Benabdallah a insisté sur le fait qu’il est temps de dire «assez» à ce gouvernement et à sa majorité numérique, et que «nous, en tant qu’opposition, avec d’autres composantes et instances, devons produire une véritable alternative à même d’ouvrir des horizons à tous les citoyens marocains», ajoutant qu’une motion de censure doit être déposée contre ce gouvernement.
Nabil Benabdallah a souligné que depuis l'investiture du gouvernement, aucune séance parlementaire n'a été consacrée à la discussion des questions démocratiques, ce qui constitue un gaspillage des acquis réalisés par les précédents gouvernements, mettant en avant la nécessité d'introduire des mesures fortes pour lutter contre la corruption électorale et faire face à toutes les pratiques illégales, car elles constituent une menace réelle pour le pays et ses institutions, y compris le Parlement.
De son côté, Mohamed Ouzzine, Secrétaire général du MP, a souligné que « nous faisons face aujourd'hui à l'hégémonisme, au silence assourdissant et à la faible réponse du gouvernement ainsi qu’à l'enterrement des initiatives et propositions de l'opposition parlementaire ».
Il a rappelé que le gouvernement et sa majorité n'ont pas répondu aux initiatives de l'opposition au Parlement, et que de nombreuses propositions restent sans réponse, bien qu'elles concernent des questions fondamentales qui préoccupent clairement les citoyens, notamment celles liées au pouvoir d'achat des Marocains.
«Aujourd'hui, le gouvernement doit sortir de son silence et nous dire, face aux déclarations contradictoires de ses membres, ce qu'il veut : normaliser avec la corruption ou la combattre?», s’est interrogé Mohamed Ouzzine, soulignant que le gouvernement et sa majorité doivent faire preuve de courage, soit en défendant le citoyen, soit en s'opposant à lui pour défendre les intérêts des lobbies.
Il a ajouté que l'initiative visant à former une commission d'enquête parlementaire sur les subventions à l'importation de bétail est un moment crucial qui déterminera si le Parlement représente réellement le peuple ou s'il est soumis à des intérêts particuliers.
Mourad Tabet
