Le secrétaire général adjoint du Syndicat démocratique de la justice (SDJ), affilié à la FDT, démis abusivement de ses fonctions s’apprête à intenter un procès au ministre de la Justice et des Libertés, Mustapha Ramid. Ce dernier, rappelle-t-on, l’avait démis en début de semaine de ses fonctions de responsable du secrétariat greffe du tribunal de première instance de la ville de Ksar Lakbir à la suite de la réussite du mouvement de protestation que le SDJ avait organisé à l’occasion de l’inauguration du nouveau siège dudit tribunal par le ministre de la Justice et des Libertés. Il n’est pas sans rappeler qu’un accueil des plus houleux a été réservé, ce jour-là, à ce dernier par les fonctionnaires du tribunal, des protestataires venus très nombreux, des potentialités de la société civile, entre autres, pour dénoncer sa décision de ponctionner indûment les salaires des greffiers grévistes et de n’amorcer aucun dialogue avec le SDJ. Fakhreddine Benhaddou compte attaquer le ministre pour abus de pouvoir à cause, estime-t-il, de son appartenance au SDJ, syndicat le plus représentatif dans le secteur. Par cette décision, sans préavis, le ministre vient de violer ainsi des dispositions du Code du travail stipulant que l'affiliation syndicale ou l'exercice d'un mandat du représentant syndical ne peuvent constituer des motifs valables de prise de sanctions disciplinaires ou de licenciement, a-t-il tenu à souligner. La procédure est entamée avec les avocats pour interjeter appel de cette décision illégale, un acte de vengeance à l'égard d’un responsable syndical, a fait savoir Benhaddou.
Il convient de rappeler, par ailleurs, que ce syndicat dont le secrétaire général, Abdessadek Saaidi, a été écarté de l’émission Moubacharatane Maakoum pour débattre de la réforme de la justice, a organisé un sit-in symbolique devant le siège de la chaîne de télévision d’Ain Sebaa, 2M. Des dizaines de manifestants, venus de plusieurs villes, avec à leur tête Abdessadek Saaidi, ont allumé des bougies et scandé des slogans condamnant les décisions du ministre, jugées par les fonctionnaires du secteur, comme incompréhensibles, irréfléchies et illégales.