Mort de Jacob Desvarieux, leader du groupe antillais Kassav ' et père du zouk


Libé
Mardi 3 Août 2021

Mort de Jacob Desvarieux, leader du groupe antillais Kassav ' et père du zouk

Le guitariste guadeloupéen Jacob Desvarieux, mort vendredi des suites du Covid-19, était l'un des fondateurs du groupe Kassav, monument aux Antilles françaises qui a connu un énorme succès dans les années 80 en mélangeant des musiques locales pour créer un style, le zouk.

Agé de 65 ans, il avait été hospitalisé le 12 juillet après avoir été contaminé par le coronavirus. De santé fragile depuis une greffe rénale, il avait été placé en coma artificiel, avait récemment indiqué la production du groupe Kassav' qui avait annulé tous les concerts prévus.

Les hommages se succèdent depuis l'annonce de sa mort. "Monstre sacré du zouk. Guitariste hors pair. Voix emblématique des Antilles. Jacob Desvarieux était tout cela à la fois", a tweeté le président français Emmanuel Macron.

"Compositeur de talent, leader du groupe Kassav, il était l'un des pères de la musique afro-antillaise, qu'il a permis de faire rayonner dans le monde entier", écrit la ministre française de la Culture Roselyne Bachelot.

"Les Antilles, l'Afrique et la musique viennent de perdre l'un de leurs plus grands Ambassadeurs. Jacob grâce à ton art, tu as rapproché les Antilles à l'Afrique. Dakar où tu as vécu te pleure. Adieu l'ami", a tweeté vendredi soir le chanteur sénégalais Youssou Ndour.

"Au départ, c'était un laboratoire: nous cherchions à trouver une bande-son qui fasse la synthèse de toutes les traditions et sons antérieurs, mais qui soit exportable partout", avait raconté le musicien au journal français Libération en 2016.

Un cocktail qui donnera naissance à des tubes festifs et dansants chantés en créole, comme "Zouk la sé sèl médikaman nou ni" (1984, sur un album que Desvarieux cosigne avec un autre fondateur de Kassav' mais qui ne sort pas sous le nom du groupe) ou "Syé bwa" (1987).

"A travers notre musique, nous interrogions nos origines. Qu'est-ce qu'on faisait là, nous qui étions noirs et parlions français?", expliquait à Libé Desvarieux, la voix douce et voilée et les cheveux blanchis par les années.



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