Mohamed Morsi a mis moins de six mois pour s’imposer comme l’homme fort sur la scène égyptienne. En plus d’écarter de son chemin et l’Armée et la Justice, le voilà qui fait passer le projet de la discorde, celui de la réforme de la Constitution. Mais la main de fer avec laquelle il semble tenir le pays risque de s’avérer argile, car son pouvoir est fortement contesté en dépit des 64% de votants pour le oui du référendum. Les législatives qui pointent dans moins de deux mois seront révélatrices à plus d’un titre sur la situation de l’Egypte en proie à une crise sans précédent et surtout sur les velléités du président. Déjà il s’en est pris aux hommes forts de l’opposition, le procureur en chef nommé par Morsi justement vient d’ordonner l’ouverture d’une enquête sur Mohammed El Baradei, Amr Moussa et Hamdeen Sahabi. C’est tout dire de la démocratie. Et coule le Nil.