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Misant sur un minimum vital, le nouveau gouvernement ne se mouille pas trop

Le taux de croissance promis à des lendemains meilleurs, selon différentes prévisions


Libé
Dimanche 17 Octobre 2021

Le “ CMC plus optimiste que Bank Al-Maghrib, le HCP, le FMI, la Banque mondiale. Le cabinet Akhannouch, lui, en queue du peloton

Misant sur un minimum vital, le nouveau gouvernement ne se mouille pas trop
Plus d’un an et demi après le début de la pandémie, le Maroc se remet progressivement mais sûrement de la crise liée au Covid-19 qui a ébranlé plusieurs pans de son économie.

« En dépit des effets inédits générés par la crise et le repli de l’économie mondiale, l’économie nationale connaît une embellie significative », a récemment déclaré Sa Majesté le Roi Mohammed VI lors de son adresse au Parlement.

« Grâce aux mesures adoptées sous Notre impulsion, il est attendu qu’en 2021, le Maroc, si Dieu le veut, réalise un taux de croissance supérieur à 5,5%, ce qui constitue une performance inégalée depuis des années et compte parmi les plus élevées à l’échelle régionale et continentale », a prédit le Souverain qui s’exprimait ainsi à l'occasion de l'ouverture de la 1ère session de la première année législative de la 11ème législature.

Comme l’attestent les estimations diffusées au fil des mois par les institutions économiques nationales et internationales, qui se sont livrées à l'exercice de la prévision de croissance, les rythmes de la reprise laissent à présent présager de belles perspectives pour l’année 2021.

En effet, quand bien même la vigueur de la reprise semble varier sensiblement d’une institution à l’autre, les pronostics produits par le Centre marocain de conjoncture (CMC), Bank Al-Maghrib (BAM), le Haut-commissariat au plan (HCP), le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale sont jusqu’alors tous optimistes.

Dans son nouveau rapport annuel n° 53, intitulé « 2022 : Relance en perspective », le Centre marocain de conjoncture table sur un taux de croissance de 7,1% pour cette année.

Cette estimation délibérément élevée s’appuie sur l’amélioration des conditions sanitaires constatée au milieu du premier semestre après le soubresaut pandémique enregistré en début d’année, la cadence soutenue du déroulement de la campagne de vaccination et l’acheminement vers une immunité collective, selon l’observateur privé.

Les prévisions découlent aussi de « l’engouement des opérateurs pour la reprise de l’activité, l’excellente campagne agricole et la forte croissance qui se profile pour l’économie mondiale », ajoute le CMC dans son rapport qui présente, par ailleurs, le bilan économique et social relatif à l’année 2020 tout en faisant état des prévisions et cadrage des années 2021 et 2022.

Si les grosses vagues de craintes et d’incertitudes engendrées par le coronavirus devraient s’aplanir en 2022, avec notamment l’avancée des mesures prophylactiques, le Centre prévient cependant que le climat de confiance ne se serait pas pour autant entièrement rétabli. « Le doute et la peur d’un retour de manivelle devraient persister dans les esprits des opérateurs économiques », a-t-il fait savoir.

Dans ce contexte, le CMC annonce qu’elle abaisse légèrement sa prévision de croissance pour l’année prochaine à 4,1%.

Après actualisation de ses dernières estimations, Bank al-Maghrib prévoit pour sa part que « le PIB en termes réels terminerait l’année avec un rebond de 6,2%, en révision à la hausse de 0,9 point par rapport aux prévisions de juin dernier ».

« Cette amélioration reflète une augmentation de 18,8% de la valeur ajoutée agricole, compte tenu d’une récolte céréalière de 103,2 millions de quintaux, et une augmentation de 4,6% de celle non agricole », a expliqué la Banque centrale à l’issue de la troisième réunion trimestrielle qui s’est tenue le mercredi 13 octobre dernier.

A noter qu’en 2022, BAM pense que la croissance se consoliderait à 3%, recouvrant un repli de 3,3% de la valeur ajoutée agricole, sous l’hypothèse d’un retour à une production céréalière moyenne, et un accroissement de 3,6% de celle des activités non agricoles.

De son côté, le FMI a également relevé ses prévisions de croissance pour le Maroc en 2021. L’institution de Bretton Woods anticipe désormais une progression de 5,7% du produit intérieur brut (PIB) contre 4,5% auparavant.

Quant à la Banque mondiale, il ressort de ses projections qu’elle s’attend maintenant à un taux de croissance de 5,3% pour cette année.

Après avoir progressé de 15,2% au deuxième trimestre 2021 et s’être raffermie de 5,9% au troisième trimestre, la croissance économique se situerait à 4,3% au quatrième trimestre 2021, au lieu d’une baisse de 5,1% au même trimestre de l’année précédente. C’est ce qu’a indiqué le HCP dans sa note sur la situation économique nationale rendue publique en début de mois, précisant que ce raffermissement tient compte d’une hausse de 18,5% de la valeur ajoutée agricole et de 2,5% de celle des activités hors agriculture.

Soulignons que le nouveau gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch a pour sa part situé le rythme de la croissance économique à une moyenne de 4% durant les cinq prochaines années.

Ce chiffre paraît bien éloigné de ceux avancés récemment par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) qui, dans sa note de conjoncture du mois de septembre (N°295), prédisait que l’économie nationale devrait clôturer l’année 2021 avec une croissance du PIB, en volume, entre 5,5% et 5,8%.

A en croire ce département relevant du ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration, « cette évolution globale devrait quasiment combler l’écart de la production apparu en 2020 et contribuer à redresser progressivement les principaux agrégats macro-économiques ».

Quoique nous réserve l’avenir, on ne peut qu’espérer que l’activité économique continue de se renforcer, comme le suggèrent les indicateurs conventionnels et à haute fréquence auxquels la DEPF fait allusion dans sa note de conjoncture.

Des indicateurs qui «portent à l’optimisme et à l’espoir, renforçant la confiance des citoyens et des ménages et stimulant l’esprit d’initiative chez les opérateurs économiques et les investisseurs », comme l’a relevé SM. le Roi Mohammed VI dans son discours au Parlement.

Alain Bouithy


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