Michel Houellebecq s'offre (enfin) le Goncourt 2010 : Le sacre d'un auteur “rebelle” et “dérangeant”


ALAIN BOUITHY
Vendredi 12 Novembre 2010

Michel Houellebecq s'offre (enfin) le Goncourt 2010  : Le sacre d'un auteur “rebelle” et “dérangeant”
C'est à un écrivain différent et dérangeant, à l'écriture simple et savante, provocateur, déroutant et dérouté, un auteur d'une ironique cruauté que les années  auraient assagi qu'est revenu le Prix Goncourt 2010. Régulièrement nominé depuis dix ans, notamment avec «Les particules élémentaires» (1998) et «La possibilité d'une île» (2005), Michel Houellebecq a remporté le plus prestigieux prix littéraire français. « Enfin », pouvait-on lire dans la presse hexagonale.
L'enfant terrible de la littérature française a été couronné pour son cinquième roman, «La carte et le territoire», une autofiction assez différente des précédentes œuvres au point que certains observateurs dans le milieu littéraire se sont laissé dire que l'œuvre de cet «inrockuptible» de_la littérature se serait assagi pour faire la paix avec l'humanité. Ne trouvant pas l'ironique cruauté qui a fait la particularité de l'écrivain, son dernier roman semble avoir perdu en tonalité.  
Dans cet ouvrage salué quasi-unanimement par la critique, « Houellebecq éreinte l'art, l'amour, l'argent, les «people», ironise sur la campagne française et met en scène avec sadisme son assassinat. Quand bien même il n'hésiterait pas à y mettre en scène son propre assassinat », pouvait-on lire dans la presse française au sujet de «La carte et le territoire».
L'écrivain français vivant le plus connu à l'étranger, évincé du Goncourt en 1998 et 2005, prend ainsi sa revanche dès le premier tour par 7 voix contre 2 à Virginie Despentes pour "Apocalypse bébé" (Grasset).
«C'est une sensation bizarre mais je suis profondément heureux. Il y a des gens qui ne sont au courant de la littérature contemporaine que grâce au Goncourt, et la littérature n'est pas au centre des préoccupations des Français, donc c'est intéressant», a déclaré à la presse le lauréat dont on dit qu'il a su apporter un souffle provocateur et ironique au roman français. Ce sacre récompense par la même occasion les éditions Flammarion qui n'avaient plus reçu ce prestigieux prix depuis trois décennies. En effet, la dernière fois qu'un livre publié chez Flammarion s'est vu attribuer cette récompense en 1980.


Lu 461 fois

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.











Inscription à la newsletter



services