Michael Gove, l'improbable sauveur de Theresa May

Un homme qui s’est fait remarquer par ses trahisons envers ses amis et alliés politiques


Lundi 19 Novembre 2018

Michael Gove, l'improbable  sauveur de Theresa May
Le ministre britannique de l'Environnement, Michael Gove, a sauvé vendredi la mise à Theresa May en lui apportant un soutien crucial alors qu'elle défend son projet d'accord de Brexit avec l'UE, un rôle plutôt inattendu pour cet europhobe convaincu.
Car Mr Gove, 51 ans, s'est plutôt fait remarquer dans la saga du Brexit pour ses trahisons envers ses amis et alliés politiques.
Son ressentiment vis-à-vis des institutions européennes remonte à l'enfance: il les rend responsables de la fermeture de l'entreprise de son père. "L'affaire dans laquelle il avait investi tant de temps et d'efforts a dû fermer à cause de la politique commune de la pêche", a-t-il raconté.
Né en 1967 à Edimbourg, Michael Gove est adopté à l'âge de quatre mois par un mareyeur et une assistante de laboratoire d'Aberdeen (côte est de l'Ecosse), où il passe son enfance. 
Un de ses anciens professeurs d'école a loué son agilité intellectuelle, dans des déclarations au Times. "Chaque fois qu'on commençait une leçon, il y avait quelqu'un qui levait la main, c'était Michael. Je pensais alors: +Qu'est-ce qu'il va me demander et est-ce que je vais connaître la réponse?+", a-t-il confié. 
Après des études à Oxford, il tente sa chance au Parti conservateur, mais se voit reprocher de ne pas être "suffisamment conservateur" ni suffisamment calé en "politique", selon le Guardian. 
Il opte alors pour le journalisme, au Press and Journal, à Aberdeen, puis pour la BBC et pour le Times.  En 2002, il participe au lancement du cercle de réflexion Policy Exchange, pépinière pour jeunes conservateurs, et devient un proche et ami de David Cameron, alors jeune député. 
Il est élu en 2005 député dans la circonscription de Surrey Heath, au sud-ouest de Londres, première étape d'une ascension rapide.
 Il devient ministre de l'Education après la victoire de David Cameron aux législatives de 2010, puis de la Justice lorsque Cameron est reconduit en 2015. Première "trahison": il rejoint les rangs des pro-Brexit alors que Cameron mène campagne pour rester dans l'UE lors du référendum de juin 2016 qu'il a convoqué. L'une des décisions "les plus difficiles" de sa "vie politique", dira-t-il. Et très mal vécue par son ami David, qui perd le pouvoir lorsque le Brexit l'emporte avec 52% des voix. Michael Gove entre alors dans la course au pouvoir, et commet sa deuxième trahison en déclarant ouvertement inapte au rôle de Premier ministre son ami Boris Johnson, chef de file des "Brexiters", dont il a été l'un des principaux lieutenants pendant la campagne du référendum. 
Cela ne suffit pas pour lui faire remporter la course au leadership du Parti conservateur, où il se classe derrière Theresa May et Andrea Leadsom. 
A son arrivée au pouvoir en 2016, Theresa May le limoge. Puis le rappelle à la surprise générale au gouvernement, à l'Environnement, moins d'un an plus tard, après l'échec aux élections législatives anticipées de 2017 qui lui font perdre sa majorité absolue. Il fait alors partie de la garde des Brexiters, avec David Davis -chargé du Brexit- et Boris Johnson, aux Affaires étrangères, qui démissionneront avec fracas en juillet 2018, en désaccord avec la stratégie de Theresa May sur le Brexit. 
Si, en coulisses, il ne se prive pas de critiquer la Première ministre, qu'il juge trop conciliante avec l'UE, il choisit cependant de rester à son poste.  Il plaide avec ferveur pour que le Royaume-Uni puisse reprendre le contrôle de ses eaux territoriales après le Brexit, relayant la demande des pêcheurs britanniques qui ont massivement voté pour le "Leave". 
Comme ministre de l'Environnement, il annonce l'interdiction de la vente des véhicules essences et diesel à partir de 2040 et fait la guerre au plastique. Mariée à Sarah Vine, éditorialiste au tabloïd eurosceptique Daily Mail, Michael Gove est père de deux enfants.



 


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