
Mise sous pression par l'industrie allemande qui aurait beaucoup à perdre dans une guerre commerciale avec la Chine, la chancelière a assuré qu'elle "ferait tout pour trouver une solution par la discussion et ne pas tomber dans une sorte de confrontation qui se termine finalement par la mise en place de droits de douanes réciproques".
"Nous rejetons cela. Je vais m'engager en tant que chef du gouvernement (allemand) pour qu'au niveau européen, nous nous engagions aussi vite que possible dans des discussions intensives avec la partie chinoise", a-t-elle ajouté, vantant "les relations très étroites" entre Berlin et Pékin. La Commission européenne a proposé récemment aux Etats de l'UE d'approuver pour le 5 juin une taxation provisoire de 47% en moyenne sur les panneaux solaires importés de Chine afin de protéger les firmes européennes du secteur, menacées de disparition et qui dénoncent une concurrence déloyale. La Commission doit se prononcer sur d'éventuelles sanctions définitives en décembre.
Bruxelles a aussi décidé de lancer une enquête antidumping sur les équipements de télécommunications chinois. Pékin a répliqué en annonçant une enquête antidumping sur des "tubes sans soudure" importés notamment de l'UE.
Le chef du gouvernement chinois, en visite officielle en Allemagne après sa prise de fonction en mars, a réitéré son désaccord avec la décision de l'UE d'envisager une taxation des panneaux solaires chinois.
"Nous la rejetons fermement", a-t-il dit, estimant qu'une telle mesure "ne mettra pas seulement en danger des emplois en Chine, mais (...) nuira aussi aux intérêts des entreprises et des consommateurs européens".
"C'est pourquoi nous espérons que nous pourrons surmonter par (...) le dialogue le différend commercial entre la Chine et l'UE", a-t-il ajouté. La mise en place d'une taxe sur les panneaux solaires "enverrait le mauvais signal, le signal que le protectionnisme est de retour".
Le commerce bilatéral entre l'UE et la Chine a atteint 546 milliards de dollars en 2012, mais le déficit commercial de l'UE avec la Chine n'a cessé de se creuser, dépassant 122 milliards.