
"La grande conférence de Berlin est le moyen de commencer à partager avec précision nos expériences concrètes sur les mesures qui fonctionnent", a déclaré Mme Merkel, dans une interview publiée mardi par six quotidiens européens.
Berlin souhaite pouvoir présenter à l'automne des mesures concrètes pour aider les quelque 6 millions de jeunes Européens au chômage, au moyen de fonds européens qu'il s'agira d'utiliser "de la manière la plus ciblée possible".
"Les Allemands, forts de ce qu'ils ont vécu après la Réunification en matière de baisse du chômage via des réformes structurelles, peuvent aujourd'hui apporter leur expérience", assure la chancelière.
En parallèle aux efforts européens - les 27 se sont entendus pour débloquer la semaine dernière 6 milliards d'euros très rapidement pour cette cause - Mme Merkel avait lancé fin mai à Paris, avec M. Hollande, une "offensive pour l'emploi des jeunes", à laquelle la réunion d’hier faisait écho. Le président français devait se soumettre d'ailleurs à ses côtés aux questions des journalistes en fin d'après-midi.
"Pour Merkel, ça lui permet de montrer que l'Allemagne se préoccupe du sort des jeunes Européens", analyse-t-on à Paris. "Tout ce qu'elle fait, c'est par rapport à des principes et des réalités électorales", admet-on dans l'entourage du président français, "mais elle fait toujours le compromis permettant à l'Europe d'avancer".
Mme Merkel attend quelque 20 chefs d'Etat et de gouvernement, indique la chancellerie, sans être encore en mesure d'en communiquer la liste exacte. Les 28 ministres de l'Emploi de l'UE, les 28 chefs des services pour l'emploi, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, celui de l'UE Herman van Rompuy, et d'autres personnalités européennes devaient compléter le tableau.
Il y a fort à parier que l'espionnage des Européens par les services de renseignement américains, sujet brûlant cette semaine après de nouvelles révélations sur l'ampleur du phénomène, viendrait s'inviter dans les discussions.