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Pour sa première réunion trimestrielle au titre de l’année 2023, tenue mardi 21 mars, la Banque centrale a, en effet, décidé de relever le taux directeur de 50 points de base à 3%. Il était jusqu’alors de 2,5%.
Le relèvement du taux directeur vise à « prévenir l’enclenchement de spirales inflationnistes auto-entretenues et renforcer davantage l’ancrage des anticipations d’inflation en vue de favoriser son retour à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix », argumente Bank Al-Maghrib qui assure suivre de près l’évolution de la conjoncture économique et les pressions inflationnistes, tant au niveau national qu’international.
« Bank Al-Maghrib est le gendarme de la politique monétaire au Maroc. A ce titre, cette institution publique dispose de plusieurs outils dont le taux directeur qu’elle a relevé à trois reprises », rappelle l’économiste Hicham Attouch.
Bien que s’inscrivant dans la dynamique du nouveau resserrement monétaire de l’organisme public, qui « vise à contrecarrer l’effet de l’inflation », souligne-t-il, ce dernier reste, toutefois, prudent quant à l’efficacité réelle de la nouvelle mesure.
Hicham AttouchEn effet, quand bien même l’institution publique « continue à croire que ce mécanisme est efficace ou le deviendra », ce professeur d’économie à l’Université Mohammed V-Rabat est persuadé que la résolution de la crise actuelle qu’elle soit d’origine interne ou externe ne saurait être corrigée par le seul relèvement du taux directeur. D’autant plus que les sources d’inflations sont multiples.
Si l’on continue sur ce même mécanisme, il y a fort à parier qu’on se retrouvera dans le chaos, face à une situation structurelle et non plus conjoncturelle
Prudent, il avertit : « Si l’on continue sur ce même mécanisme, il y a fort à parier qu’on se retrouvera dans le chaos, face à une situation structurelle et non plus conjoncturelle », prévient-il.
Le fait de recourir à trois reprises successives à ce mécanisme, l’économiste Hicham Attouch l’interprète en ces termes : « Cela signifie que la capacité de prévision à moyen et long termes devient limitée». Pour preuve, les première et deuxième décisions de relever le taux directeur n’ont pas été suffisantes pour enrayer l’inflation.
A noter que malgré une relative atténuation des pressions d’origine externe, «les données récentes montrent que l’inflation continue de s’accélérer, sous l’effet notamment de chocs d’offres internes sur certains produits alimentaires », constate la Banque centrale qui a pris note, à cet égard, des mesures mises en place par le gouvernement pour améliorer l’offre de ces produits et assurer le bon fonctionnement de leurs marchés.
Des mesures qui n’auraient véritablement pas permis d’améliorer la situation. Comme pour souligner la gravité de la crise, se basant sur les données publiées par le Haut-commissariat au plan (HCP), l’économiste marocain rappelle que 58% de l’inflation concerne les produits alimentaires.
Selon les prévisions de Bank Al-Maghrib, l’inflation devrait rester à des niveaux élevés à moyen terme.
Après avoir atteint 6,6% en 2022, son plus haut niveau depuis 1992, elle devrait ressortir en 2023 à 5,5% en moyenne et sa composante sous-jacente se situerait à 6,2%, soit une révision à la hausse de 2 points de pourcentage par rapport à la prévision de décembre dernier, souligne BAM dans un communiqué.
La Banque centrale explique que « ces projections supposent que les chocs à l’origine de cette augmentation se dissiperaient graduellement au second semestre à la suite des différentes mesures prises par le gouvernement à cet égard ».
S’agissant de l’année 2024, sous l’hypothèse que les pressions aussi bien internes qu’externes continueraient de s’atténuer, Bank Al-Maghrib annonce que « la tendance fondamentale des prix se situerait à 2,3% ». L’institution prévient toutefois que « le démarrage programmé de la décompensation des prix des produits subventionnés devrait maintenir l’inflation globalement à un niveau élevé, soit 3,9% ».
Alain Bouithy