Mawazine, Gnaouas, Timitar, musiques sacrées, etc : Touche pas à mes festivals

Samedi 14 Mai 2011

La saison estivale  pointe du nez et l’on s’active à lancer cette année des  festivals, ici et là.
Le premier grand festival très attendu est sans conteste celui de Mawazine qui a pris une dimension internationale de plus en plus grande. Pourtant, des voix s’élèvent depuis quelque temps pour l’annulation de ce grand rendez-vous sous prétexte qu’on y dépense l’argent des contribuables pour inviter, à des cachets faramineux, des artistes de renommée arabe et internationale. D’autres y voient une incitation à la débauche et un rendez-vous qui favorise la rencontre de jeunes désœuvrés qui s’y rendent pour s’adonner à toutes sortes de drogues.
Les tenants de ce discours, ils sont connus et ne cessent de semer des idées fausses sur les festivals et les rencontres culturelles et artistiques. Ce sont, en fait, des obscurantistes qui se cachent derrière ces appels du fait qu’ils sont contre toutes les formes de tolérance et de modernité. Et si les festivals ont eu leur lot de critiques, c’est Mawazine qui a souvent été visé et qu’on veut qu’il soit annulé pour des raisons qui ne tiennent pas la route.
Récemment, notre pays a connu des moments difficiles suite à l’attentat de Marrakech qui visait justement de porter atteinte au tourisme, à l’image de cette ville et, à travers elle, à l’image du Maroc entier. Les fins limiers des services de sécurité ont pu, en un temps record, mettre la main sur l’auteur de cet ignoble acte et ses d’autres personnes impliquées. Une fois de plus, il s’avère que les forces du mal cherchent à arrêter l’élan que connaît le pays à tous les niveaux et à semer le doute quant à la capacité du pays à faire face à de telles situations. La meilleure réponse à cet acte, n’est-elle pas, justement de maintenir, renforcer et promouvoir cette politique culturelle qui a doté plusieurs villes du Royaume de festivals plus ou moins importants ? Rabat, Essaouira, Marrakech, Fès, Agadir, entre autres, accueillent chaque année des milliers de visiteurs qui viennent assister aux festivals et de ce fait, boostent l’activité économique et touristique dans ces villes et permettent à leurs habitants de s’ouvrir sur l’Autre et de se lancer dans des activités commerciales très bénéfiques. Essaouira était presque oubliée et c’est grâce à son festival qu’elle est sortie de sa léthargie. D’autres villes moins grandes comme Chaouen, Tétouan ou encore Benguerir, se sont elles aussi inscrites dans cette dynamique au grand bonheur de leurs habitants.
Retombées économiques, touristiques et sociales, personne ne peut nier cette réalité surtout que dans le sillage des festivals de musique, beaucoup d’autres activités culturelles et artistiques bénéficient de ce genre de rendez-vous. Preuve que le niveau du profit est de plus en plus grandissant et son spectre s’élargit d’année en année.
La ville de Fès, capitale spirituelle du Royaume, doit elle aussi une grande partie de sa promotion touristique à son festival des musiques sacrées qui a beaucoup gagné en notoriété au fil des éditions. Et comme ce festival attire de plus en plus de touristes, il a fallu développer les structures d’accueil dans cette ville de façon à pouvoir répondre à une demande grandissante. Et bien sûr, l’activité économique s’en trouve bénéficiaire et l’image même de la ville à l’étranger, notamment, s’en trouve promue.
L’organisation des festivals doit donc continuer à rester un choix et une option définitive pour permettre aux Marocains et aux touristes qui visitent notre pays de découvrir notre art, notre culture et notre civilisation et surtout, pour montrer aux apôtres de l’obscurantisme que leur façon de concevoir le monde ne passera pas.
Le Maroc n’a pas que le soleil et les côtes à proposer à ses touristes, mais aussi une culture et un art qui leur permettent de connaître de près ce pays séculaire. N’a-t-on pas beaucoup parlé, par le passé, de tourisme culturel ? Maintenant que cette tendance se concrétise, il n’y a aucune raison de céder aux esprits suspicieux et aux gens animés de mauvaise foi.

Par Abdeslam Khatib

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