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La montée considérable du niveau de l’eau a fait sortir des centaines voire des milliers de Marrakachis notamment ceux qui sont mitoyens de l’oued craignant le pire. Les habitants des quartiers qui longent l’oued Issil se souviennent encore que son débordement en 2003 avait fait des victimes et causé des dégâts importants. Ils ont également souvenance de la crue du 2 mai 2011 qui a inondé plusieurs quartiers de Marrakech, dont Belbekkar, Daoudiate, Nakhil et Amerchich, et causé la perturbation du trafic routier de la ville.
Pourtant, la menace des crues n’est pas dissipée pour autant et le pire est toujours à craindre. Dans un article intitulé : « Les crues de l’oued Issil, en amont de Marrakech, un risque naturel récurrent » publié par European Scientific Journal en 2013, plusieurs chercheurs marocains avaient conclu que le bassin versant de l’oued Issil qui domine et surplombe la ville ocre, représente une menace permanente en matière d’inondations qui ne datent pas d’aujourd’hui. Historiquement, la ville de Marrakech connaît des crues récurrentes suite aux débordements de l’oued Issil. La mémoire des Marrakchis a retenu de nombreux événements douloureux de ce cours d’eau. Le 27 avril 1982, par exemple, une crue d’une pointe hydrologique estimée à 130 m/s par l’Agence du bassin hydraulique, a provoqué la destruction d’une centaine d’habitations. D’autres crues de la même ampleur ont été observées par les habitants du quartier de Sidi Youssef Ben Ali en 1954, 1967 et 1971 puis en 1986, 1987, 1988 et 1989. Une autre crue a été observée en 1994 avec un débit évalué à 70 m.
Pour ces scientifiques, ces crues prennent naissance à des altitudes dépassant les 2.000 m, soit une zone relativement pluvieuse et qui connaît des averses intenses à même de générer des crues soudaines et rapides. Le temps de concentration des eaux est de l’ordre de 5 heures. C’est un temps relativement court. Il engendrerait un afflux rapide des eaux vers l’exutoire et un risque de remontée brutale des niveaux des eaux et des débits de l’oued à l’entrée de la ville de Marrakech.
Les débordements de l’oued sont facilités et parfois provoqués, soulignent les chercheurs marocains, par les nombreux dépôts de gravats et d’ordures ménagères rejetés dans le lit du cours d’eau. Ces dépôts réduisent les sections de l'oued et diminuent son débit ; une situation qu’aggrave l’exiguïté de certains ouvrages d’évacuations des eaux, notamment les buses de pont.
Et qu’en est-il de la réponse des autorités à cette menace ? Plusieurs plans d’aménagement ont été proposés, d’autres ont été exécutés et certains sont en cours. Ils consistent, entre autres, au curage et au rehaussement des berges sur certains tronçons et à la construction de nouveaux ponts et des murs de protection et de renforcement des rives de l’oued. Ces travaux sont à renforcer par l’interdiction ferme de tout dépôt d'ordures et de gravats dans le lit de l'oued. Des mesures qu’il faut renforcer davantage vu la menace qui plane sur la ville.