
Plus de 200 personnes ont également été blessées en marge de cette manifestation qui visait à protester contre l’incendie d’une église dans le gouvernorat d’Assouan (sud), selon le ministère de la Santé. Le Premier ministre Essam Charaf a affirmé dans la nuit de dimanche à lundi que l’Egypte était «en danger». «La nation est en danger suite à ces évènements», a-t-il dit dans une allocution retransmise par la télévision publique. «Ces évènements nous ont ramenés en arrière (...) au lieu d’aller de l’avant pour construire un Etat moderne sur des bases démocratiques saines», a-t-il ajouté. Sur sa page officielle sur Facebook, il a appelé chrétiens et musulmans «à la retenue» et à ne pas céder aux «appels à la sédition». Les premières législatives depuis le départ de M. Moubarak doivent se tenir à partir du 28 novembre. Des centaines de Coptes avaient déjà manifesté mardi pour protester contre l’incendie d’une église, dans le gouvernorat d’Assouan, et réclamer le limogeage du gouverneur. Par ailleurs, le Premier ministre égyptien, Essam Charaf, a appelé lundi à une réunion d’urgence du gouvernement, au lendemain des violences ayant opposé des manifestants coptes aux forces de sécurité, a rapporté la télévision d’Etat.
De son côté, Ahmed al-Tayyeb, grand imam d’al-Azhar, la plus haute institution de l’islam sunnite, a appelé à des discussions entre les membres de la Famille égyptienne, une organisation réunissant des religieux musulmans et chrétiens, «afin de tenter de contenir la crise», a ajouté la télévision. Le dignitaire a déjà pris contact avec le patriarche copte Chenouda III, selon la même source. Dimanche, 24 personnes ont été tuées et plus de 200 blessées dans des affrontements ayant opposé des coptes (chrétiens d’Egypte) aux forces de l’ordre dans le centre du Caire, les violences les plus meurtrières depuis la révolte qui a renversé le président Hosni Moubarak en février. Ces violences ont eu lieu en marge d’une manifestation de coptes protestant contre l’incendie d’une église dans le gouvernorat d’Assouan (sud).
Les coptes, qui représentent de 6 à 10% des Egyptiens, s’estiment discriminés dans une société en grande majorité musulmane. Ils ont été visés par plusieurs attentats, en particulier celui du Nouvel an contre une église à Alexandrie (23 morts). Le 7 mai, 15 personnes avaient été tuées et plus de 200 blessées au Caire lorsque des musulmans avaient attaqué deux églises, affirmant qu’une chrétienne convertie à l’islam était détenue dans l’un des lieux de culte. L’Egypte connaît depuis plusieurs mois une montée des tensions confessionnelles, alimentées notamment par des querelles de voisinage et des différends sur la construction d’églises.