La police a dispersé samedi à Alger une manifestation contre un 4e mandat du président Abdelaziz Bouteflika, candidat à la présidentielle du 17 avril, a constaté un journaliste de l'AFP.
Des dizaines de personnes ont été empêchées par la police de se rassembler devant la faculté centrale d'Alger. Les forces de l'ordre, présentes en nombre, ont procédé à plusieurs arrestations, selon des témoins.
Les manifestants répondaient à un appel lancé sur la Toile par un groupe d'opposants à un quatrième mandat du président Bouteflika, regroupant notamment des journalistes et des militants des droits de l'Homme, selon la presse.
Ils scandaient notamment "non au 4e mandat" ou encore "15 ans barakat (15 ans ça suffit).
M. Bouteflika, bientôt 77 ans, au pouvoir depuis 1999, briguera un 4e mandant malgré des problèmes de santé qui alimentent les doutes sur sa capacité à diriger le pays.
Jeudi, un ancien chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche, a appelé à faire tomber le régime du président Bouteflika "dans le calme", avec l'aide de l'armée, estimant qu'il n'était plus en mesure de diriger.
L'ex-président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Saïd Sadi, figure majeure de l'opposition, avait appelé mardi ses compatriotes à se mobiliser pour "discréditer ce scrutin, de sorte à laisser l'actuel président candidat à sa propre succession se concurrencer lui-même".
Par ailleurs, entre 100 et 150 personnes ont manifesté samedi à Paris à proximité de l'ambassade d'Algérie pour protester contre l'annonce de la candidature d'Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat présidentiel, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les manifestants brandissaient des drapeaux algériens et des pancartes proclamant "Système dégage" ou encore "Ni Bouteflika, ni Toufik, dissolution de DRS", allusion au général Mohamed Médiene, dit Toufik, tout puissant chef du Département du renseignement et de la sécurité (DRS).
"En Algérie, nos camarades, nos amis, des syndicalistes, des journalistes, des femmes, des hommes, des jeunes, des moins jeunes, ont occupé la rue, ils ont été réprimés, et là, nous on est en soutien de ce qui se passe en Algérie. Pour soutenir, pour dire oui au boycott de ces élections", a déclaré Horreya Saihi, journaliste algérien à Paris.
Selon Lounes Gazou, étudiant, la manifestation de Paris a été "organisée à la base sur Facebook". Mais "après avoir vu ce qui s'est passé à Alger, ce qui s'est passé ailleurs, ils se disent est-ce qu'on peut réellement dire non au pouvoir algérien", a-t-il ajouté.