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«Les populations sont désabusées par tant de légèreté politique » estime ce membre fondateur du Front Polisario, aujourd'hui installé en Espagne.
Mahjoub Ould Saleck n'y va pas par quatre chemins pour dénigrer la tenue du dernier congrès du Polisario, tenu du 15 au 19 décembre dernier. Pour cet ancien membre du premier bureau politique du Polisario, né à Al Hagouniya, dans le Sahara, jeté dans la tristement célèbre prison de Rachid, pendant plus de six ans et demi, «la cause sahraouie est reléguée au second plan à l'autel du mercantilisme des dirigeants actuels ». Mahjoub Ould Saleck, qui a fondé après sa sortie de prison, en 2003, une dissidence politique au Front Polisario, Khat Echahid (Ligne du martyr), était en Mauritanie, pour les besoins d'une coordination de toute l'opposition sahraouie contre les dirigeants actuels du Front Polisario. Cette rencontre a regroupé plusieurs mouvances venant d'Europe, des campements de Tindouf ainsi que des représentants de la communauté sahraouie présente en Mauritanie.
Mahjoub Ould Saleck que nous avons rencontré à Nouakchott, à l'issue de cette rencontre de l'opposition sahraouie au Polisario, se veut même sarcastique à l’égard du dernier congrès du Polisario. «C'est comme si cette mafia n'était pas de ce monde avec tous les bouleversements politiques intervenus avec le Printemps arabe».
Pour lui, que de tels résultats s'achèvent par l'annonce d'un résultat de 96,99% favorable au dirigeant Mohamed Ould Abdelaziz, «cela n'étonne pas car c'est l'état d'esprit d'une dictature mafieuse aux commandes depuis toujours et qui n'entend pas changer d'un iota». «C'est tout simplement ridicule», sourit le coordinateur de Khat Echahid qui trouve qu'au-delà des résultats antinomiques à la volonté de changement contre le directoire actuel du gouvernement, de tels résultats sont risibles » et «dénotent d'un entêtement d'une poignée de dirigeants dont la gestion de la question sahraouie reste scabreuse, utilisant les populations des camps comme monnaie d'échange». «La tenue de ce congrès est illégitime puisqu'elle ne répond à aucun critère de transparence et de contradiction démocratique», souligne, désappointé, l'opposant sahraoui indiquant que la commission électorale est composée essentiellement de personnes à la solde du dirigeant sortant. « 750 congressistes y ont participé parce qu'ils sont à des postes auxquels Ould Abdelaziz les y a nommés ». Et l'opposant d'ajouter : «Imaginez que même pour faire passer la femme de Mohamed Ould Abdelaziz, la commission a repêché trois autres femmes pour faire bonne figure. Mais tout cela n'est que de la poudre aux yeux». «Ce n'est donc qu'une pseudo -élection sur mesure », assure Mahjoub Saleck. Pour lui, «tout cela rime bien avec l'affairisme et la politique-business » que mènent les principaux dirigeants du Polisario au détriment des populations et de la cause sahraouie. «Il est temps que l'on finisse avec ce groupuscule qui ne fait pas avancer notre cause et qui, de surcroît, se nourrit des malheurs des populations des camps», exhorte le coordinateur du mouvement Khat Echahid.
Selon lui, l'actuelle équipe du Polisario, dirigée par Mohamed Abdelaziz, n'a pas fait évoluer le dossier. Elle se contenterait de faire du surplace pour faire perdurer ses dividendes. Pire encore, Mahjoub Saleck estime que la cause sahraouie leur est sortie des mains et qu'aujourd'hui, elle est abordée par les actuels dirigeants suivant le prisme et l'agenda algérien. Il accuse aussi bien les dirigeants du Polisario que les généraux algériens de maintenir le statu quo parce que, selon lui, l'affaire est monnayée à tous les étages. Il regrette dans ce cadre, «le temps perdu par les Nations unies» à trouver une solution qui, de son avis, ne pourrait venir que «d'un rapprochement entre le Maroc et l'Algérie pour une issue consensuelle ». Mais à la question de savoir quelle sortie possible à cette affaire qui envenime tout le Maghreb, Mahjoub Saleck estime qu'il faudrait permettre aux populations sahraouies de s'exprimer sur leur devenir. Pour savoir quelle place sera donnée aux Sahraouis dans le dialogue de la jeunesse maghrébine pour contribuer à une sortie de crise, Mahjoub Saleck précise que son mouvement n'avait pas été invité à la rencontre organisée par l'Union des jeunes euro-maghrébins (UJEM) de Nouakchott, mais qu'il partage avec elle ses aspirations à l'avènement d'une paix durable et juste pour résoudre ce conflit.