Lyamani expose son réalisme expressionniste à Rabat : Débordement et investigation

Mardi 2 Juin 2009

Lyamani expose  son réalisme expressionniste à Rabat : Débordement et investigation
Les cimaises  de la Galerie  du Centre culturel d’Agdal  à Rabat abritent jusqu’au  25 juin  courant  les œuvres récentes de  peintre Moulay Abdellah Lyamani. Selon  cet artiste  chercheur,  l’art dépasse les règles et l’inspiration   coule librement  et donne expression immédiate aux pressions émotionnelles. Il se préoccupe moins des aspects formels, position qui marque ses créations insolites.
Pour lui, le contenu est plus important que la forme. La charge de critique sociale et psychanalytique  qu’il imprime à l’œuvre  lui  valut la critique des esthètes et des médiateurs culturels.
Artiste hypersensible, Lyamani  peint nos quotidiens  vécus de manière nouvelle et originale. Ses formes décharnées et pointues, aux couleurs acides, sont caractéristiques, dans  ses  œuvres narratives.
Sa recherche du lointain et du sublime se concentre plus sur la concrétion du primordial que sur les attitudes, façonnant son sentiment tragique de la nature et son inspiration de caractère psychologique et instinctif, éléments qui ont fait de lui  un des peintres expressionnistes  par excellence.  Après un passionnant parcours, il commence  à peindre des tableaux à thème spirituel, dans lesquels il exprime  son inspiration mystique. Son style est  soigneusement    élaboré,  signes et symboles, coloris arbitraires, obsession pour la vie  et la mort, êtres inquiétants qui s’évadent d’une masse de couleurs, comme on l’observe dans ses tableaux récents. Sa poétique se définit  comme un expressionnisme  à la fois formel  et lyrique dans lequel l'échappatoire tend  non pas vers le monde sauvage mais vers la spiritualité de la nature et du monde intérieur.  A l’exemple  de  Kandinsky, la peinture doit  s'étendre de la pesante réalité matérielle jusqu'à l'abstraction de la vision pure, avec la couleur comme moyen, d'où le développement d'une théorie complexe de la couleur.
 La peinture pure de Lyamani  est une réalité séparée, un monde en soi, une nouvelle forme d'être, qui agit sur le spectateur à travers la vue et qui provoque en lui de profondes expériences spirituelles.  Cette peinture  se mêle aux forces de la  réalité  et agit comme milieu afin que  les créations spontanées  soient acceptées de la même manière que l'on accepte les phénomènes naturels : « L'art pictural perd sa fonction de moyen privilégié de reproduction de la réalité objective ce qui renforce sa composante subjective et lui permet progressivement de s'affranchir des normes.  Mon  approche artistique  se  présente comme un champ de débordement où se mêlent connotation et dénotation, rêveries, narration autobiographique … un  univers onirique qui transcende notre réalité effective. La conscience visuelle  en tant que leitmotiv est née d’une idée de soi très profonde. Le temps, l’identité, la femme, l’Autre  et la relation au monde sont des données fondamentales   dans  mon  langage pictural  symboliste. Le principe de l’automatisme psychique qui soutient  ma  démarche plastique  est l'autoréférentialité de l'œuvre. Manifeste subjectif,  le tableau ne réfère plus qu'à lui-même. C'est en quelque sorte la spécificité du médium.  J’essaie de  libérer  la peinture des contraintes du réalisme anecdotique. Le médium pouvait donc prendre une orientation moins définie, plus abstraite, qui se rapproche davantage de la musique.  Je  cherche à reproduire rythme et harmonie. », confie-t-il à Libé.
À la différence des artistes abstraits, Lyamani  est  convaincu que l'art peut  capter le sens créatif de la nature et c'est pour cela qu'il rejette  l'abstraction absolue. Concrètement, il  se laisse  influencer au début par  la figuration expressive. En même temps, il   travaille dans le sillage    des  artistes   qui ont su  pénétrer dans les domaines de l'inconscient  sous l’influence de Freud et Jung. Sa peinture  personnalisée  relève du réalisme expressionniste, mouvement dans lequel les artistes se séparent de l'abstraction, réfléchissant sur l'art figuratif et rejetant toute activité qui ne s'occupe  pas des problèmes de l'urgente réalité, ses paradoxes et ses crises conjoncturelles.
Le vernissage de cette exposition aura lieu le vendredi 5 juin courant.


ABDELLAH CHEIKH

Lu 689 fois

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.

Dossiers du weekend | Actualité | Spécial élections | Les cancres de la campagne | Libé + Eté | Spécial Eté | Rétrospective 2010 | Monde | Société | Régions | Horizons | Economie | Culture | Sport | Ecume du jour | Entretien | Archives | Vidéo | Expresso | En toute Libé | USFP | People | Editorial | Post Scriptum | Billet | Rebonds | Vu d'ici | Scalpel | Chronique littéraire | Billet | Portrait | Au jour le jour | Edito | Sur le vif | RETROSPECTIVE 2020 | RETROSPECTIVE ECO 2020 | RETROSPECTIVE USFP 2020 | RETROSPECTIVE SPORT 2020 | RETROSPECTIVE CULTURE 2020 | RETROSPECTIVE SOCIETE 2020 | RETROSPECTIVE MONDE 2020 | Videos USFP | Economie_Zoom | Economie_Automobile | TVLibe






Inscription à la newsletter