
Les trois juges ont entendu une association de défense des droits civiques, l’ACLU, qui réclame la publication de documents sur les attaques de drones qui avaient permis l’élimination de responsables d’Al-Qaïda au Pakistan, au Yémen et en Somalie.
Mais le gouvernement s’y refuse, estimant que le fait de savoir si la CIA est impliquée dans ces opérations doit rester confidentiel.
A l’audience, l’avocat de l’Union américaine de défense des libertés (ACLU), Jameel Jaffer, a estimé que plusieurs déclarations de hauts responsables, y compris Leon Panetta, alors directeur de la CIA, attestaient de l’implication de la Centrale de renseignements.
Un des juges, Merrick Garland, est allé dans son sens, demandant à l’avocat du gouvernement s’il ne voyait pas là «une reconnaissance officielle de l’implication de la CIA dans le programme des drones».
Mais Stuart Delery, assistant du procureur, s’est refusé à confirmer. «Il n’y a pas de reconnaissance officielle que la CIA est impliquée», a-t-il dit à la cour.
En marge de l’audience, Anthony Romero, directeur de l’ACLU, a jugé «scandaleux» que ces arguments rappelant l’administration Bush soient plaidés par l’administration Obama, «particulièrement pour un président qui avait promis la transparence». Il a déclaré à l’AFP que cela attestait d’un «manque de respect profond pour le tribunal» et pour la démocratie.
La campagne de tirs de drones américains a été lancée en 2004 mais s’est largement intensifiée depuis l’arrivée de Barack Obama au pouvoir. Le numéro deux d’Al-Qaïda, Abou Yahia al-Libi, a été tué en juin dans un bombardement de drone au Pakistan.