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Ces voix se sont tues. J’en suis le veuf inconsolé. Pour ma consolation, elles se déposent, parfois, sur mes sens orphelins, telle une rosée, au plus calme et au plus profond de la nuit. Aussitôt qu’elles fuguent, je me réenchante par l’écoute recueillie de Moulay Tahar. Je ne m’en décharme jamais, tant la voix du ténor de Jil Jilala est littéralement magique. Cela tient à son caractère imprévisible. Tantôt, elle vogue sur des climats éthérés, propices au rêve, à l’espérance, à l’illusion, tantôt, elle nous fait buter contre un rocher sur lequel se fracassent nos pieux songes. Au vrai, elle se pose entre ciel et terre, Olympe et Gaia, royaume dionysien et boîte de Pandore. Elle est à l’image de l’amour, dont Jil Jilala disent qu’il se révèle « âgba whdoura » (pente ascendante et descendante). Elle loge surtout dans un entre-deux, situation de l’enfance, cet état auquel nous aspirons après avoir épuisé toutes les possibilités déceptives de l’âge adulte. La voix de Moulay Tahar nous y ramène, nous en fait regoûter les saveurs, parfois orageuses, mais toujours radieuses. «Ma petite maman, je ne suis pas bien sûr d’avoir vécu depuis l’enfance», se plaignait Antoine de Saint-Exupéry, dont l’ombre flotte encore en ce lieu où nous nous trouvons. S’il s’était berné de la voix de Moulay Tahar, il n’aurait jamais été sevré de ce continent merveilleux.