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Lors d'une rencontre d'étude organisée à Tiznit sur la situation de l'arganeraie : Le RARBA tire la sonnette d'alarme


DNES I.O
Mercredi 18 Janvier 2012

Lors d'une rencontre d'étude organisée à Tiznit sur la situation de l'arganeraie : Le RARBA tire la sonnette d'alarme
Le Réseau d'associations de la réserve de biosphère arganeraie (RARBA) a organisé,   les 14 et 15 janvier courant à Tiznit deux journées d'étude sur la situation actuelle de ce patrimoine et les perspectives de sa protection contre les nombreux facteurs compromettant sa survie et son développement. Et ce, avec la Coordination provinciale des victimes du fléau du surpâturage et de la délimitation du foncier forestier de Tiznit et Sidi Ifni.
Lors de ces rencontres,   plusieurs intervenants dont notamment des responsables du RARBA et de la Coordination ainsi que d'autres chercheurs relevant des secteurs de l'agriculture et des eaux et forêts et des avocats, se sont exprimés sur le thème à travers plusieurs exposés et   tables rondes.    
« Le RARBA veut à travers la tenue de ces débats lancer un cri d'alerte. L'arbre endémique de l'arganier est menacé. Il est en proie à des attaques. Imaginez; chaque année, près de 600 hectares   de l'arganeraie disparaissent dans la nature. Il y a péril en la demeure!    Que deviendra alors cette forêt d'ici quelques années?», s'inquiète Abdellah Ahjam, responsable du RARBA à Tiznit. Avant d'enchaîner que les conséquences de cet état pèsent gravement sur l'environnement de l'arganeraie et partant sur  sa survivance. «La diversité biologique en prend un sacré coup; les disparitions de nombreuses espèces animales et végétales dans cette forêt ne sont plus à démontrer. Et cela ne peut engendrer que la détérioration des sols et provoquer donc  la progression du fléau de la désertification», a-t-il ajouté.
Ainsi, la première partie des débats est axée sur le cadre juridique de la gestion de la forêt de l'arganier et le droit d'usure des habitants.  Les intervenants ont mis en exergue  les lacunes dont pâtit la réglementation en vigueur quant à l'usage rationnel et équilibré des richesses de l'arganeraie;  en sus de la caducité des lois  réglementant  les droits  de bénéfice des richesses de cette forêt de la part des riverains.
L'autre point sur lequel s'est focalisée la discussion a trait au rôle que doivent jouer les communes dans l'approche de la préservation de ce précieux legs naturel, et ce, à l'aune de la nouvelle Charte communale. La deuxième partie de ce rendez-vous est   consacrée à la problématique du surpâturage et ses conséquences sur la survie de ce patrimoine et la pérennité de ses équilibres biologiques. L'importance de cette thématique procède du fait que ce phénomène se révèle être aujourd'hui l'un des principaux facteurs incriminés dans le processus nuisible de la dévastation accrue que subit actuellement la forêt de l'arganier. A l'occasion, plusieurs participants ont jeté la lumière sur l'ampleur catastrophique des  dégâts occasionnés par les invasions ravageuses perpétrées  par des centaines de hordes de chameaux et des milliers de têtes de bétails (ovins, caprins) des nomades, dans la forêt de l'arganier.  
Pour Abdellah Ahjam, le mérite de ces rencontres est donc d'avoir permis de poser de pertinentes questions qui attendent des réponses immédiates.  Notamment, comment pouvoir stopper et remédier à la déperdition que vit actuellement l'arganeraie? Comment parvenir à convaincre les usagers de ces espaces à rationaliser l'utilisation de ces richesses en vue d’assurer la durabilité de leur vitalité? Et de quelle manière pouvoir valoriser les produits naturels de l'arganeraie pour ainsi inciter les bénéficiaires riverains à contribuer à sa protection en tant que ressources de vie ?
Au terme de ces débats, plusieurs recommandations ont été ainsi proclamées. On retient notamment l'encouragement au reboisement et l'implication des associations de la société civile locale pour que les populations bénéficiaires s'approprient le projet et en assurent sa réussite. Il a été appelé, par ailleurs, à intégrer la dimension environnementale dans les plans de développement communaux et inciter les communes à prévoir dans leurs budgets des subventions spécialement destinées au  financement des opérations de reboisement.  
D'autre part, il a été recommandé de renforcer l'arsenal juridique relatif au secteur sylvestre et ce, par l'organisation de briefings et tables rondes dans le but d'élaborer  des projets  de loi à même de garantir la préservation de la forêt et les droits des citoyens pour l’exploitation de ces espaces. Il faut aussi protéger, ajoute A. Ahjam, légalement les produits de l'arganier par l'enregistrement de leur identité. Dans la foulée, l'encouragement de la recherche scientifique et culturelle dans le but de valoriser les produits de l'arganier est indispensable. Autant que la sensibilisation et l'accompagnement des jeunes ruraux pour la création de structures associatives œuvrant à la mise en valeur des produits de l'arganier et leur commercialisation dans les circuits de ventes dans le cadre du tourisme solidaire et durable. La création d'un Observatoire de l'environnement régional pour poursuivre et évaluer l'action des acteurs locaux au niveau des opérations de reboisement et de la protection de l'arganier reste indispensable.  Les participants ont mis l'accent sur l'urgence du lancement d'une vaste opération de reboisement des espaces de l'arganier au niveau de la région de Tiznit, étant considérée comme  l'ultime ceinture verte érigée au Sud contre la désertification. Et cela ne peut se faire que par l'encouragement des pépinières de l'arganier appartenant aux associations et coopératives locales en les dotant de moyens requis. Les intervenants ont convenu également de la nécessité d’instituer une journée nationale de l'arganier et de créer une exposition annuelle dédiée à cet arbre pour mieux faire connaître ce patrimoine végétal dont l'habitat ne se trouve qu'au Maroc, ses fruits et les produits  obtenus de leurs transformations.


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