Lors d’une création musicale dirigée par l’Iranien Keyvan Chemirani : Samira Kadiri brille au Mans


Amel NEJJARI
Lundi 28 Septembre 2009

Lors d’une création musicale dirigée par l’Iranien Keyvan Chemirani : Samira Kadiri brille au Mans
Ce vendredi 25 septembre, le public du Mans était bel et bien au rendez-vous au Théâtre l’Espal pour écouter et apprécier la création «Mélos, chants de la Méditerranée» interprétée par douze musiciens et chanteurs représentant notamment la France, l’Espagne, la Grèce et le Maroc. Ces artistes s’étaient déjà produits avec brio et grand succès à Fès lors de l’édition 2009 du Festival des musiques sacrées du monde. C’était au tour des Manceaux et Mancelles d’applaudir une création musicale menée par l’artiste percussionniste iranien Keyvan Chemirani.
«Melos», en grec ancien, signifie aussi bien «division» que «réunion». «Melos» chanté par des femmes et des hommes de quatre traditions différentes réunis sur une seule scène est un spectacle de rencontres et d’échange, un lieu où est célébrée la Méditerranée dans son aspect cosmopolite. Lors du concert, la voix de l’espagnole Esperanza Fernandez s’est savamment mêlée à celles du grec Giorgis Xylovris et de la Marocaine Samira Kadiri.
Samira Kadiri est l’exemple même de ce brassage culturel qui fait la particularité du concert «Melos, chants de la Méditerranée». D’ailleurs, en fondant l’Ensemble Arabesque, son objectif premier était de chanter le répertoire traditionnel de la Méditerranée, lieu de rencontre par excellence des trois religions et cultures. A la suite du concert, elle nous confie : «J’ai vécu des moments très forts et hautement symboliques de partage et de complicité où trois voix de la Méditerranée se sont unies pour n’en faire plus qu’une seule. A un moment du spectacle, nous ne faisions plus qu’une seule voix ; c’est la voix de la musique qui a pris le dessus.» Avant d’ajouter : «Chacun de nous a apporté, dans cette création musicale, ses richesses culturelles pour produire une alchimie spirituelle puisque chacun devait développer son sens de l’écoute pour emprunter à l’Autre et ainsi créer sa propre représentation. J’ai personnellement interprété, pour la première fois, la poésie d’Ibn Arabi, celle de Cheikh Al Harrak. A certains moments, tous les artistes chantaient soit le gharnati, soit le flamenco ou les mélopées grecques. (…) » Ce spectacle ne pouvait aussi réussir sans la présence de musiciens de talent. Côté marocain, l’on pouvait apprécier Nabil Akbib au violon, Mohammed Rochdi Mfarej au qanoun et Mostafa Ahkam au nay. Tous les trois sont les compagnons de route de Samira Kadiri, tous membres de l’Ensemble Arabesque.
«Melos, chants de la Méditerranée » ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Les différences n’y sont pas estompées mais plutôt acceptées, assumées, cultivées et mises en valeur. Si union il y a, c’est très certainement l’union des différences. Etant donné son succès, d’autres publics accueilleront cette création qui a débuté à Fès pour se prolonger au Mans et qui brillera très certainement sous d’autres cieux.


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