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Dans une atmosphère houleuse, obscurcie par les fumigènes lancés dans l'hémicycle, les 236 députés du Parlement ukrainien ont voté pour l'accord russo-ukrainien qui prévoit le maintien jusqu'en 2042 de la flotte russe de la mer Noire stationnée en Crimée (sud de l'Ukraine).
A Moscou en revanche, la ratification a été votée dans le calme par la Douma (chambre basse du Parlement) par 410 voix pour et aucune contre. Le texte doit être examiné dès mercredi par le Conseil de la Fédération (chambre haute).
Mais en Ukraine, le vote s'est déroulé dans la confusion suite à une série d'incidents, dont des accrochages entre députés et des lancers de fumigènes dans l'enceinte de la Rada, le Parlement, a constaté une journaliste de l'AFP.
Le président du Parlement Volodymyr Litvine, cible de jets d'œufs, a été contraint de poursuivre la séance en s'abritant sous deux grands parapluies noirs. «La décision est prise», a-t-il lancé après le vote.
Aux alentours du Parlement, plusieurs milliers d'opposants pro-occidentaux s'étaient rassemblés dans une atmosphère tendue. Ils scandaient «honte!», «mort aux traîtres», «la Crimée est à nous» ou encore «La flotte de Moscou, dehors!»
Une bousculade s'est produite lorsque les manifestants ont tenté de percer le cordon de police pour s'approcher du Parlement. Quelques centaines de partisans du Président ukrainien Viktor Ianoukovitch étaient également présents.
M. Ianoukovitch, qui a pris ses fonctions en février, et son homologue russe, Dmitri Medvedev, ont signé mercredi dernier un accord sur la prolongation de 25 ans du bail de la base de la flotte russe de la mer Noire en Crimée, qui devait expirer en 2017.
Cet accord, qui prévoit en échange un rabais de 30% sur les prix du gaz russe importé par l'Ukraine, devrait être une véritable bouffée d'oxygène pour ce pays mis quasi à genoux par la crise économique, estiment les analystes.
Mais nombre d'Ukrainiens ne le voient pas du même oeil. Pour Andri Chkil, député du bloc Timochenko, un parti d'opposition, «ces 236 voix sont celles des laquais du Kremlin. Il est devenu clair que l'objectif de Ianoukovitch est de provoquer une guerre civile», a-t-il dit.
«Ce n'est qu'un début: ensuite il y aura les gazoducs (...) et toutes les entreprises stratégiques», a accusé Viacheslav Kirilenko, du parti Notre Ukraine.
L'ancien Président Viktor Iouchtchenko, bête noire de Moscou, est allé dans le même sens: «Ce qui s'est passé aujourd'hui au Parlement ukrainien constitue une usurpation militaire. Je suis sûr que les jeux ne sont pas faits», a-t-il dit, selon son site.
A l'inverse, les responsables russes se sont félicités de la double ratification. «Je pense que cet accord a marqué une nouvelle étape des relations entre nos pays», a déclaré le président de la Douma, Boris Gryzlov.
Le Premier ministre russe Vladimir Poutine, qui se trouvait en visite à Kiev dans la nuit de lundi à hier mardi, a de son côté estimé que l'accord sur la flotte aurait un coût «exorbitant» pour la Russie, la privant de milliards de dollars de rentrées budgétaires.
Il a par ailleurs dévoilé inopinément un projet de coopération «de grande envergure» dans le nucléaire civil, proposant la création d'une vaste holding commune aux deux pays. M. Ianoukovitch a qualifié la proposition d'«intéressante».