
Le président du Congrès général national (CGN), la plus haute autorité du pays depuis les élections du 7 juillet», a dénoncé «la destruction et le pillage de plusieurs bâtiments et manuscrits qui représentent une époque de l’histoire de notre pays et qui ont un caractère scientifique, civilisationnel et historique».
«Ces actes sont rejetés et interdits par la loi et la charia, ce qui rend les responsables poursuivis par la loi», a déclaré Mohamed al-Megaryef dans un discours à la télévision nationale.
Samedi matin, des islamistes radicaux ont démoli à coup de pelleteuse le Mausolée d’Al-Chaab al-Dahmani, près du centre de Tripoli, et ont profané le tombeau de ce sage, lieu de pèlerinage pour certains musulmans, notamment les soufis, selon un journaliste de l’AFP.
La veille, des dizaines d’intégristes avaient fait exploser le Mausolée du cheikh Abdessalem al-Asmar, un théologien soufi du XVIème siècle, à Zliten, à 160 km à l’est de Tripoli, théâtre d’affrontements depuis jeudi soir, selon une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
Sur cette vidéo, on peut voir l’explosion du mausolée, le plus important en Libye, sur fond de cris proclamant «Dieu est le plus grand».
Une bibliothèque et une université au nom du cheikh al-Asmar ont également été la cible d’actes de destruction et de pillage, selon des sources de sécurité locales.
Par ailleurs, des témoins ont indiqué samedi à l’AFP qu’un autre mausolée, celui du Cheikh Ahmed al-Zarrouk, avait été détruit à Misrata, à 200 km à l’est de Tripoli.
Les intégristes s’opposent à ces sanctuaires érigés à la mémoire de saints car ces derniers font l’objet d’une «vénération» qui, selon eux, contrevient à l’unicité de Dieu, précepte fondateur de l’islam.
M. Megaryef a accusé des membres des services de sécurité et des ex-rebelles de participer à ces attaques, affirmant que le CGN a incité en vain le gouvernement à traiter avec ces évènements.