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Libye : La thèse du complot évoquée après l’attaque de Benghazi


Reuters
Vendredi 14 Septembre 2012

Libye : La thèse du complot évoquée après l’attaque de Benghazi
L’attaque du consulat américain de Benghazi, qui a coûté la vie à l’ambassadeur des Etats-Unis en Libye et à trois autres Américains, pourrait avoir été planifiée et organisée en amont, estiment des fonctionnaires américains.
Certains éléments évoquent l’implication du mouvement armé Ansar al Charia, «les Partisans de la loi islamique» et de membres d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), dit-on à Washington.
«Cela porte la marque d’une attaque organisée», a affirmé sans plus de précisions un membre de l’administration américaine.
L’ambassadeur Christopher Stevens, 52 ans et trois autres Américains ont péri mardi soir, jour anniversaire des attentats du 11 septembre aux Etats-Unis, après l’attaque lancée par des hommes armés contre le consulat puis une villa où une partie du personnel diplomatique avait été rassemblée dans l’attente de son exfiltration.
Une foule en colère s’était d’abord rassemblée devant le consulat pour dénoncer la diffusion sur internet d’une vidéo réalisée aux Etats-Unis et jugée insultante pour le Prophète Mohamed.
Le consulat a été envahi et incendié. L’ambassadeur s’est retrouvé isolé dans le bâtiment et a apparemment succombé aux émanations de fumées toxiques.
Plus tard, un groupe fortement armé a attaqué une maison où une trentaine de membres de la mission américaine avaient été conduits en vue de leur évacuation, protégés par des militaires libyens et américains. Les assaillants ont tiré au mortier, au lance-grenades et au fusil automatique.
Outre l’ambassadeur, parmi les morts américains figurent Sean Smith, un spécialiste des technologies de l’information, qui aurait également péri dans le consulat et deux autres hommes, dont un militaire, morts lors de l’attaque de la villa.
Christopher Stevens est le premier ambassadeur des Etats-Unis tué en poste depuis 1979, quand Adolph Dubs, l’envoyé américain à Kaboul, avait péri lors d’une tentative d’enlèvement.
Benghazi, grande ville de l’Est libyen, a été le berceau de l’insurrection contre Mouammar Kadhafi en 2011.
Mercredi, le président Barack Obama a promis que les responsables de l’attaque de Benghazi seraient retrouvés et devraient rendre des comptes à la justice. Il a ordonné un renforcement de la sécurité des représentations diplomatiques américaines à travers le monde.
Le Pentagone a dépêché 50 membres d’une unité antiterroriste des «Marines» à Tripoli, la capitale libyenne, pour assurer la sécurité de la mission.
Deux navires de guerre de l’US Navy font par ailleurs route vers les côtes libyennes.
Mercredi soir, Barack Obama et le président de l’Assemblée nationale libyenne Mohamed Magarief, lors d’un entretien téléphonique, se sont engagés à coopérer étroitement pour retrouver et punir les coupables, a annoncé la Maison blanche.
Obama a également appelé le président égyptien Mohamed Morsi. Il a condamné les tentatives de dénigrer l’islam mais également les violences.
La vidéo à l’origine des violences de mardi soir à Benghazi et au Caire, la capitale égyptienne, où l’ambassade américaine a aussi été prise pour cible, tout comme de nouveau mercredi soir, présente le Prophète Mohamed comme un homme à femmes et un imposteur.
Intitulée «L’innocence des musulmans», elle a été réalisée par un promoteur immobilier israélo-américain, soutenu par le pasteur de Floride Terry Jones, qui avait soulevé la colère du monde islamique en 2010 en disant qu’il allait brûler le Coran en public.
Le général Martin Dempsey, chef d’état-major de l’armée américaine, s’est entretenu mercredi par téléphone avec le pasteur Jones pour lui demander de retirer son soutien à ce film.
Un chrétien égyptien ayant soutenu le film a présenté des excuses. Interrogé sur la mort de l’ambassadeur Stevens et des trois autres Américains, Morris Sadek, Égyptien copte réfugié aux États-Unis, s’est dit «évidemment» désolé.
Une manifestation contre la vidéo a aussi eu lieu mercredi soir devant l’ambassade américaine à Tunis.
A moins de deux mois de l’élection présidentielle américaine, une vive passe d’armes a opposé Barack Obama à Mitt Romney au sujet de la réaction des Etats-Unis face aux attaques des enceintes diplomatiques américaines en Egypte et en Libye.
Mitt Romney a accusé le président démocrate de «comprendre» les auteurs de ces violences. Barack Obama a rétorqué que son adversaire républicain avait le tort de «tirer d’abord et de viser ensuite».
Brisant l’habituelle union nationale qui prévaut après ce genre d’événements, Mitt Romney a jugé «honteuse» la réponse de la Maison blanche aux manifestations en Egypte et en Libye.


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