
Samedi, des tirs de roquettes des forces gouvernementales à mi-chemin entre les deux villes ont fait samedi 8 morts et 27 blessés, selon un dernier bilan fourni dimanche à l'AFP par des responsables de l'hôpital d'Ajdabiya.
Samedi, les rebelles libyens ont progressé samedi vers l'ouest depuis Ajdabiya à la faveur des raids aériens de l'Otan, tandis que le pilonnage se poursuivait à Misrata, où l'armée régulière utilise des bombes à sous-munitions.
A Misrata, grande ville côtière à 200 km à l'est de Tripoli assiégée depuis près de deux mois par les forces gouvernementales, les combats ont fait au moins six morts et 31 blessés, selon des sources médicales.
« Aujourd'hui a été très difficile, il y a eu beaucoup de blessés», y compris des enfants, a déclaré samedi à l'AFP Paolo Grosso, un médecin italien envoyé par l'association « Emergency ». Les restes de bombes à sous-munitions de 120, dont les rebelles et l'organisation Human Rights Watch ont dénoncé vendredi l'usage, étaient visibles dans différents quartiers de cette ville, selon un photographe de l'AFP.
Les bombes à sous-munitions peuvent tuer ou mutiler à des dizaines de mètres à la ronde, sur le moment ou longtemps après si les sous-munitions n'ont pas explosé tout de suite. Elles sont interdites par une convention internationale depuis 2010.
Une usine de produits laitiers a été bombardée samedi à l'aube. En début d'après-midi, elle était toujours en flammes. «Ils essaient de nous affamer, en attaquant l'usine de produits laitiers, le site de purification de l'eau...», a dénoncé Jiraal, un Libyen installé en Angleterre mais revenu se battre.
Selon un médecin présent sur les lieux, les rebelles ont détruit quatre chars --dissimulés dans des maisons pour éviter les tirs de l'Otan-- lors de l'attaque d'un camp de l'armée régulière.
Sur le plan humanitaire, l'ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé l'évacuation samedi de 99 blessés, dont 10 dans un état «critique», acheminées par mer jusqu'au port tunisien de Zarzis, où ils ont été pris en charge par les autorités sanitaires locales et le Croissant-Rouge tunisien.
Et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé samedi le départ d'un deuxième bateau pour poursuivre l'évacuation des milliers de migrants entassés dans des conditions particulièrement précaires dans un camp près du port de Misrata.
Selon de hauts responsables américains et de l'Alliance atlantique cités vendredi par le Washington Post, les forces de l'Otan se trouvent à court de bombes de précision et d'autres types de munitions, une pénurie qui révèle les limites du Royaume-Uni, de la France et des autres pays européens engagés à mener dans la durée une opération militaire relativement modeste.
Le ministre français de la Défense Gérard Longuet a lui estimé qu'il «y avait un certain risque» que le conflit «puisse durer (...) car Kadhafi et la Libye ne sont pas totalement prévisibles», dans un entretien au quotidien français Le Parisien.