Le 22 juin, une soixantaine de détenus liés à Al-Qaïda s’étaient évadés d’une prison de Moukalla, dans le sud-est du Yémen, après avoir attaqué leurs gardiens et tué l’un d’eux. Cette évasion intervient alors que le réseau étend son influence dans le sud du Yémen, à la faveur de l’instabilité découlant de l’affaiblissement du pouvoir central.
Par ailleurs, un manifestant a été blessé lors de la dispersion par les forces de sécurité de centaines de personnes réclamant la sécession du sud du Yémen à Aden (sud) lundi avant l’aube, ont indiqué des militants du Mouvement sudiste.
Selon ces militants, la police a évacué de force des centaines de manifestants qui avaient érigé des tentes sur la place al-Ouroud après une rencontre nocturne entre une délégation du Mouvement sudiste et l’émissaire de l’ONU au Yémen, Jamal Benomar.
Les manifestants avaient hissé des drapeaux de l’ex-Yémen du sud sur les tentes et entendaient demeurer sur cette place attenante au bureau de l’ONU pour faire entendre leurs revendications.
«La police a tiré en notre direction, et l’un des véhicules de la police a heurté un manifestant, le blessant», a affirmé à l’AFP un militant qui a requis l’anonymat.
Nasser al-Nouba, un dirigeant du Mouvement sudiste, a déclaré à l’AFP que la délégation de son groupe avait réclamé au cours de la rencontre avec l’émissaire de l’ONU «le droit du peuple du Yémen du sud à l’autodétermination».
M. Benomar avait joué un rôle de premier plan dans les efforts ayant abouti à la signature par le président yéménite contesté Ali Abdallah Saleh le 23 novembre à Ryad d’un accord avec l’opposition parlementaire pour le transfert pacifique du pouvoir.
Conformément à l’accord, un dialogue national doit se tenir afin de trouver une solution à la question sudiste. Le Yémen du sud était un Etat indépendant jusqu’en 1990 et ses habitants se plaignent de discrimination de la part du pouvoir central à Sanaa.