L’autocar, qui se rendait de Rawalpindi (centre) à Gilgit (nord), a été attaqué dans le district du Kohistan, sur les contreforts de l’Himalaya. Sept ou huit assaillants armés l’ont arrêté et ont forcé les passagers à descendre avant de les exécuter, selon des témoins cités par les autorités locales.
«Les hommes armés s’étaient cachés des deux côtés de la route. Les premières informations font état de 18 morts et 8 blessés», a précisé le chef de la police locale, Mohammad Ilyas, un bilan confirmé par le chef de l’administration locale, Khalid Omarzai.L‘attaque a eu lieu près d’Harban, dans le district du Kohistan, à quelque 200 km au nord d’Islamabad, a précisé M. Ilyas.
«Il semble s’agir d’une attaque interconfessionnelle», a de son côté indiqué un élu local, Abdul Sattar Khan. «L’attaque a eu lieu dans un endroit isolé. Selon nos informations, les assaillants ont forcé les passagers à descendre, ont regardé leurs papiers d’identité et les ont abattus», a-t-il ajouté.
Les victimes étaient toutes des membres de la minorité chiite, qui représente environ 20% de la population pakistanaise (près de 180 millions de personnes), à majorité sunnite. «Cette attaque est peut-être la conséquence du meurtre de deux sunnites intervenu il y a quelques jours à Gilgit. Les habitants de cette zone avaient promis de se venger», a indiqué M. Khan. Le gouvernement pakistanais est de plus en plus critiqué par les groupes de défense des droits de l’Homme pour son incapacité à contrer l’augmentation des violences entre chiites et sunnites, attisées par les groupes extrémistes et mafias locales et qui ont fait des milliers de morts ces dernières années. Le Kohistan n’est habituellement pas une zone d’influence de la rébellion des talibans pakistanais, en partie liée à des groupes extrémistes anti-chiites. Ce district reculé borde toutefois la vallée de Swat, où l’armée a chassé en 2009 des talibans qui s’y étaient installés depuis deux ans. M. Omarzai n’a de son côté pas confirmé qu’il s’agissait d’une attaque interconfessionnelle, ajoutant qu’une enquête était en cours.