Selon un militant des droits de l'Homme à Homs, importante cité industrielle à 160 km au nord de Damas, des chars ont pénétré dans la ville et pris position dans divers endroits du centre et plusieurs quartiers périphériques, dont Baba Amr et Deir Baalba.
Les services de sécurité, à l'aide de haut-parleurs placés sur des camionnettes, appelaient les habitants ayant participé à des manifestations à se rendre dans le commissariat de leur quartier, «s'ils ne veulent pas être arrêtés et punis». Ils sommaient également les commerçants de rentrer chez eux et les habitants de ne pas sortir.
Selon Najati Tayara, un autre militant à Homs, «des dizaines de personnes ont été arrêtées dans la nuit de jeudi à vendredi dans plusieurs quartiers de la ville».
D'après des militants, des manifestations réunissant plus de 2.000 personnes chacune ont par ailleurs commencé en milieu de journée à Qamishli, Amouda et al-Dirbassiyeh, dans les régions à majorité kurde du nord du pays, en dépit de l'interdiction énoncée par les autorités.
Le ministère de l'Intérieur a appelé vendredi les Syriens à «s'abstenir de participer à tout sit-in ou manifestation», mettant en avant «la nécessité de participer activement au rétablissement de la stabilité et de la sécurité et d'aider les autorités à accomplir leurs missions», selon un communiqué diffusé par l'agence officielle Sana. Un nouvel appel à manifester a été lancé sur internet pour une journée baptisée «vendredi du défi». «C'est un message à tous ceux qui sont conscients de la situation.
Nous ne bougerons pas. Nous nous sacrifierons pour la liberté, la dignité et la fierté.
Pour elles, nous défions le monde», affirme un texte posté sur le site «The Syrian Revolution 2011» créé par de jeunes militants.
Au sud de Damas, l'armée poursuivait dans le même temps son retrait de la ville de Deraa, épicentre de la contestation contre le régime, a indiqué un haut responsable de l'armée.
«Durant toute la nuit, elles se sont retirées de Deraa et cela se poursuit aujourd'hui. Le départ des troupes se fait graduellement», a déclaré à l'AFP le général Riad Haddad, directeur du département politique de l'armée. L'armée avait investi la ville le 25 avril pour mater la contestation qui avait commencé le 18 mars.
Le retrait avait commencé jeudi matin avec le départ de 350 militaires à bord d'une vingtaine de camions suivis d'une vingtaine de transports de troupes, avaient constaté des journalistes de l'AFP.
«Les habitants étaient satisfaits du déploiement de l'armée qui a ramené la sécurité» à Deraa. «Les (snipers) postés sur les toits tiraient sur les gens», a ajouté le général Riad Haddad.
Il a fait état de l'arrestation par les autorités de quelque 600 personnes à Deraa depuis l'entrée de l'armée le 25 avril.
Depuis le début du mouvement de contestation le 15 mars, au moins 8.000 personnes ont été interpellées en Syrie, selon l'organisation Insan.
A Bruxelles, l'Union européenne était appelée de son côté à trancher sur des sanctions visant directement ou non le président syrien, un point qui fait encore débat entre les 27 Etats membres, selon des diplomates.