
Selon des sources proches des services de sécurité, des inconnus ont également tendu une embuscade et enlevé dix policiers sunnites aux environs de Ramadi, chef-lieu de la province à prédominance sunnite d'Anbar.
Ces deux attaques n'ont pas été revendiquées pour le moment mais l'Irak connaît depuis quelque temps une exacerbation des tensions confessionnelles, principalement entre la majorité chiite, désormais au pouvoir, et la minorité sunnite, nostalgique de l'époque de Saddam Hussein, l'un des leurs.
Ces tensions sont amplifiées ces derniers temps par la guerre civile qui fait rage aux frontières du pays entre les alaouites syriens, une branche dissidente du chiisme, et les sunnites, majoritaire en Syrie.
Les miliciens "Sahoua", qui signifie l'Eveil, sont des combattants sunnites qui ont aidé les forces américaines à lutter contre Al Qaïda en 2006. Ils sont aujourd'hui financés par le gouvernement irakien et sont souvent la cible d'attaques de rebelles sunnites, qui conteste la légitimité du pouvoir du Premier ministre, Nouri Al Maliki.
Par ailleurs, une femme et ses trois jeunes enfants ont trouvé la mort lors d'un raid de l'armée au nord de Ramadi, déclenchant des heurts entre membres de tribus et forces de sécurité dont quatre véhicules ont été incendiés.
A Latifiya, au sud de Bagdad, l'explosion d'une voiture piégée à l'entrée de la ville a fait cinq morts, a annoncé la police.
Vendredi, 72 personnes au moins ont péri lors d'attaques en Irak, dont 43 lors de deux attentats à la bombe devant une mosquée sunnite de Bakouba.
Les violences actuelles sont loin du pic des 3.000 morts mensuels enregistré parfois en 2006 et 2007, mais le mois d'avril, d'après des statistiques des Nations unies, a été endeuillé par plus de 700 décès, du jamais vu depuis près de cinq ans.