
Rongée par la crise économique, le chômage et la montée de la pauvreté, sommée par l'UE de renforcer ses contrôles aux frontières, la Grèce n'est accueillante ni pour les migrants irréguliers ni pour les réfugiés, qui se retrouvent sans distinction dans les mêmes centres de rétention surpeuplés.
Pour ceux qui en sortent, la vie quotidienne à Athènes est devenue si difficile que certains envisagent de retourner en Syrie, dit à l'AFP, Joan Akkash, journaliste syrien kurde arrivé depuis huit mois. Mais pour aller où quand leur maison a été détruite par les combats?
Selon le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR), le nombre de Syriens arrivant en Grèce par la mer à partir de la Turquie, est en "augmentation".
Comme le HCR, l'ONG Médecins Sans Frontières (MSF) dénonce le "manque total de réponse humanitaire et de solidarité" de la Grèce à l'égard des réfugiés syriens.
Ils représentent selon la police, qui en a intercepté l'année dernière 7.500, quelque 40% des arrivées irrégulières dans le pays en 2012.
Selon des chiffres européens, 11.900 Syriens au total ont été interceptés aux frontières de l'Union en 2012 contre 3.000 par an durant les trois années précédentes.
Le coordonateur régional du HCR, Panos Moumtzis basé à Amman en Jordanie, a prévenu le 17 avril à Athènes que les conditions d'accueil des quelque 1,3 million de réfugiés dans les pays frontaliers de la Syrie arrivaient à un point de rupture et pourraient devenir "explosives" dans les prochains mois.
Le ministère de l'Ordre public vient d'annoncer que les arrivants syriens ne seraient plus refoulés aux frontières, qu'ils resteraient au maximum trois jours en centre de rétention, et qu'ils recevraient un permis de séjour de six mois renouvelable.