Les rebelles du Cachemire menacent de mener une vague «sans précédent» d’attaques contre des cibles indiennes, ajoutant à la tension frontalière qui menace déjà les laborieuses tentatives de rapprochement entre l’Inde et le Pakistan.
Plusieurs incidents meurtriers à la frontière ont tendu ces dernières semaines les relations entre les deux voisins. S’y ajoute aujourd’hui la perspective d’un nouvel afflux de combattants islamistes anti-indiens au Cachemire, un territoire himalayen divisé pour lequel les deux pays se sont déjà livré deux guerres.
Ces rebelles viendront notamment d’Afghanistan, où les jours de leur «jihad» contre les soldats de l’Otan sont comptés car ces derniers doivent pour la plupart quitter le pays l’an prochain.
Selon Syed Salahudeen, le chef du Conseil Uni du Jihad (United Jihad Council), une organisation qui fédère des groupes armés combattant l’Inde au Cachemire indien, ils seront «plusieurs milliers».
«Les actions jihadistes au Cachemire indien vont se multiplier lors des prochains mois et années», déclare-t-il à l’AFP à Muzaffarabad, capitale de la partie du Cachemire administrée par le Pakistan.
Le Pakistan a nié toute implication dans ces meurtres et le nouveau Premier ministre Nawaz Sharif, qui a promis d’améliorer les relations avec l’Inde, a par la suite appelé au dialogue pour résoudre ce conflit remontant à 1947, date de la partition de l’Empire britannique des Indes qui a donné naissance aux deux pays.
Mais les temps ont changé, et les combattants islamistes n’ont pas digéré le ralliement du Pakistan à la politique américaine consécutif aux attentats du 11 Septembre 2001. La décennie qui a suivi a vu le divorce entre Islamabad et une partie de ces militants qui ont créé les talibans pakistanais et tué des milliers de personnes par leurs attentats à travers le Pakistan.
Aujourd’hui, les combattants jihadistes affirment qu’ils n’ont plus besoin du soutien clandestin des forces pakistanaises, longtemps accusées de les instrumentaliser pour défendre leurs intérêts face à l’Inde, et qu’ils n’obéissent qu’à eux-mêmes.
En janvier dernier, des incidents meurtriers le long de la LoC avaient interrompu le dialogue de paix indo-pakistanais qui venait de reprendre après trois ans d’interruption consécutifs aux attentats de Bombay.
Le dialogue reste donc fragile, et pourrait être menacé en cas de multiplication des violences. Selon les autorités indiennes, le nombre de tentatives d’infiltration par la LoC entre janvier et août a doublé cette année par rapport à la même période l’an dernier. Mais «presque toutes» ces tentatives ont échoué, assurent-elles.
New Delhi accuse toujours Islamabad d’aider matériellement ces rebelles, ce dont le Pakistan se défend, même s’il ne nie pas un soutien moral ou politique.