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«Nous avons décidé de suspendre le dialogue national jusqu’à ce qu’il y ait un terrain favorable à sa réussite», a déclaré le secrétaire général de l’UGTT, Houcine Abassi.
Ces négociations sur l’identité du prochain Premier ministre, un indépendant pour conduire le pays jusqu’aux prochaines élections, étaient censées s’achever samedi mais faute d’accord les négociations se sont prolongées, sans aboutir, lundi.
Les deux camps ont bataillé pour s’imposer: les islamistes d’Ennahda et leur allié laïc Ettakatol insistant sur Ahmed Mestiri, 88 ans, et l’essentiel de l’opposition sur Mohamed Ennaceur, 79 ans, deux vétérans déjà ministres à l’époque du père de l’indépendance Habib Bourguiba.
L’opposition, qui refuse M. Mestiri jugé trop vieux et trop faible, a dit avoir proposé d’autres solutions, notamment la candidature d’un ex-ministre de la Défense, Abdelkarim Zbidi, refusée par le président Moncef Marzouki, un allié.
Ces pourparlers visaient à sortir la Tunisie de la profonde impasse dans laquelle elle est plongée depuis l’assassinat le 25 juillet d’un député d’opposition attribué à la mouvance jihadiste.
Le Premier ministre Ali Larayedh avait promis fin octobre de laisser sa place à condition que l’ensemble du calendrier de ce «dialogue national» soit respecté.
Outre la désignation d’un nouveau chef de gouvernement et de son cabinet, ces négociations devaient aboutir à l’adoption d’une législation et d’un calendrier électoraux ainsi que le lancement de la procédure d’adoption de la Constitution, en cours d’élaboration depuis deux ans.
Lundi après-midi, des élus d’opposition ont aussi accusé Ennahda de multiplier les amendements au règlement intérieur de l’Assemblée nationale constituante pour retirer aux opposants leurs armes parlementaires.
Sur le front sécuritaire, la présidence a annoncé dimanche le prolongement de huit mois, jusqu’à fin juin 2014, de l’état d’urgence en vigueur depuis la révolution ayant renversé le régime de Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011.
Une telle extension témoigne de la menace accrue, le chef de l’Etat Moncef Marzouki n’ayant prorogé l’état d’urgence depuis 18 mois que par tranches de un à trois mois.
Pour la première fois depuis la révolution, des attaques attribuées aux jihadistes ont ciblé la semaine dernière deux sites touristiques. L’un a été visé par un attentat suicide qui n’a pas fait de victime et l’autre par une tentative déjouée à temps.
Durant le seul mois d’octobre, neuf gendarmes et policiers ont été tués dans des affrontements.
Arrivés au pouvoir en octobre 2011, les islamistes ont été considérablement affaiblis par la multiplication des crises politiques, les assassinats de deux opposants, les heurts avec les jihadistes, les faiblesses de l’économie et les polémiques sur leurs tentatives supposées «d’islamiser» la société ou de juguler la liberté d’expression.