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A l'horizon 2030, plus de deux millions de palmiers dattiers devraient renforcer les palmeraies de la région. Ceci prouve si besoin est, l'engagement réel du Maroc envers les exigences environnementales, mais aussi de la volonté d'intégrer l'ère du développement durable. Les experts intervenus lors des assises scientifiques de cette deuxième édition ont mis l’accent à la fois sur les potentialités du secteur, comme sur les contraintes qui handicapent son développement, mettant en exergue l'importance de l'organisation interprofessionnelle. Chiffre à l'appui, ils ont démontré que l'avenir de ce secteur est prometteur. Ainsi, il sera procédé à l'introduction, dans une première étape, de 750.000 vitro-plants sur 4.000 ha et la mise en place d'une pépinière de production des vitro-plants et de cinq unités de conditionnement des dattes.
Les résultats escomptés doivent changer complètement la donne oasienne, puisque non seulement la production doublera d'ici dix ans (de 26 mille tonnes moyennes, à 53 mille tonnes), mais aussi les produits de qualité passeront de 16 à 61 variétés. Le palmier dattier, arbre providentiel qui joue en effet un rôle prépondérant en matière écologique et environnementale, aide grandement à la création d'un microclimat indispensable au bon développement des cultures sous-jacentes et constitue, par conséquent, le pivot de l'écosystème oasien. Socle fondamental de l'agriculture oasienne, le palmier dattier permet ainsi aux agriculteurs de la région de déboucher sur trois étages de végétation (les cultures saisonnières annuelles ou pluriannuelles, les arbres fruitiers et le palmier dattier). Et outre sa capacité à désaliniser le sol, car cet arbre est peu exigeant en ressources hydriques et en terre fertile.
Cette initiative est à même également de restaurer l’écologie de l’écosystème oasien, dans la mesure où elle permettra de regénérer et de pérenniser le cadre environnemental des populations soumises à de fortes contraintes naturelles. Il est ainsi un écran de protection contre les phénomènes d’ensablement et de désertification. La préservation de l’environnement nécessite aussi que cette opération de repeuplement des oasis du Tafilalet soit accompagnée d’une augmentation des variétés génétiques des palmiers dattiers et la promotion d’une exploitation optimale de cette diversité. La composition variétale actuelle est, en effet, caractérisée par des variétés connues à l'échelle nationale et internationale, telles que le Mejhoul et le Boufeggous qui ne représentent que 26% du patrimoine phoenicicole, mais aussi de la variété Nejda résistant au Bayoud. Certes, cela exige de la part des responsables d’aller à l’encontre des forces du marché, mais il suffit, selon certains experts, de développer des marchés alternatifs pour valoriser les produits et les sous-produits des variétés et/ou khalts, qui s’adaptent efficacement aux aléas climatiques et environnementaux.
Outre l’avantage que présente l’extension de leur superficie sur le plan environnemental, les palmeraies joueront pleinement leur rôle dans la fixation des populations dans leurs oasis. Etant une source durable d’un aliment de base pour les oasiens, et une matière première pour l'élaboration de produits alimentaires de grande valeur énergétique et diététique, les palmiers dattiers sont ainsi au cœur des solutions intégrées possibles contre les maux sociaux engendrés par l’exode rural. Le souci environnemental étant étroitement lié à la question sociale, ce projet prometteur de la plantation d’”Un million de palmiers dattiers” à l’horizon 2015 et de trois millions vers 2030, profitera à 6 000 agriculteurs et générera 450.000 journées de travail. Les oasis sont un monde où la donne environnementale ne peut occulter les besoins sociaux vitaux de leur population.